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de ses murs,permettre aquelques hommes de tenir encchec de nombreux
assaillants.Mais,apres les premieres croisades,etlorsque le systeme feodal
eut mis entre les mains de quelques seigneurs une puissance presque egale
a celle du roi, il fallut renoncer a la fortification passive et qui ne se
defendait guere que par sa masse,pour adopter un systeme de fortification
donnant a la defense une activite egale a celle de l'attaque, et exigeant
des garnisons plus nombreuses. Il ne suffisait plus (et le terrible Simon
de Montfort l'avait prouve) de posseder des murailles cpaisses, des cha-
teaux situes sur des rochers escarpes, du haut desquels on pouvait me-
priser un assaillant sans moyens d'attaque actifs ; il fallait defendrc ces
murailles et ces tours, etles munir de nombreuses troupes, de machines et
de projectiles, multiplier les moyens de nuirea Yassiegeant, dejouer ses
efforts par des combinaisons qu'il ne pouvait prevoir, et surtout se mettre
a l'abri des surprises ou des coups de main: car souvent des places bien
munies tombaient au pouvoir d'une petite troupe hardie de gens d'armes,
qui, passant sur le corps des defenseurs des harrieres, semparaient des
portes, et donnaient ainsi a un corps d'armee Fentree d'une ville. Vers la
fin du X116 siecle et pendant la premiere moitie du Xllle siecle, les moyens
d'attaque et de defense, comme nous l'avons dit, se perfectionnaient, et
etaient surtout conduits avec plus de methode. On voit alors, dans les
armees et dans les places, desingenieurs (engegneors) specialementchargeg
de la construction des engins destines a l'attaque ou a la defense. Parmi
ces engins, les uns etaient defensifs et offensifs en meme temps, c'est-ä-
dire construits de maniere a garantir les pionniers et ä battre les murailles;
les autres, offensifs seulement. Lorsque l'escalade (le premier moyen d'at-
taque que l'on employait presque toujours) ne reussissait pas, lorsque les
portes etaient trop bien armees de defenses pour etre forcees, il fallait en-
treprendre un siege en reglezidest alors que Fassiegeant construisait des
beffrois roulants de bois (beÜraiz), que l'on sefforcait de faire plus hauts
que les murailles de Passif-Ego; etablissait des chats, cals ou gares, sortes de
galeries de bois couvertes de mairains, de fer et de peaux, que l'on appro-
chait du pied. des murs, et quipermettaient aux assaillants de faire agir le
mouton, le basson (belier des anciens), ou de saper les tours ou courtines
au moyen du pic-boyau, ou encore d'apporter de la terre et des fascines
pour combler les fosses.
Dans le poeme de la croisade contre les Albigeois, Simon de Montfort
emploie souvent la gate, qui non-seulement semble destinee a permettre
dc saper le pied des murs a couvert,mais aussi a remplir l'office du beffroi,
en amenant au niveau des parapets un corps de troupes.- KLG 00mm de
u Montfort commande: Poussez maintenant la gate et vous prendrez
(1 Toulouse.... Et (les Francais) poussent la gate en criant et sifflant;
f: entre le mur (de la ville)et le chateau elle avance a petits sauts,comme
a Täpervier chassant les petits oiseaux.Tout droitvient la pierre que lance
a le trebuchet, et elle la frappe d'un tel coup a son plus haut plancher,
a qu'elle brise, tranche et dechire les cuirs et courroies... Si vous retour-