[ ARCHITECTURE l 31V)
une garnison au moins egale Z1 Farmee d'investissement, pour garnir
suffisamment les renlparts, et repousser des attaques qui ne pouvaient
etre prevues souvent qu'au moment ou elles etaient executees.
Pour parer-aux inconvenients que laresentziient les grands fronts forti-
Iies, vers la fin du xue siecle on eutFidee d'etablir, en avautdes enceinte"-
continues ilanquees de tours,des forteresses isolees,veritablesforts deta-
ches destines a tenir Yassaillant eloigne du corps de la place,eta le force:
de donner a ses lignes de contrevallzition une etendue telle qu'il eut fallu
une armee immense pour les garder. AvecFartillerie moderne, la conver-
gence des feux de Fassiegeant lui donne la superiorite sur la (livergenee
des feux de Fassiege; mais, avantlünvention des bouches itleu, l'attaque
ne pouvait etre que tires-rapprocher), et toujours prrpcrtdicztlfiire au dis-
positif däfensif; il y avait donc avantage pour Passiege a opposer a l'as-
saillant des points isoles ne se commandant pas les uns les autres, mais
bien defendus : on eparpillait ainsi les forces de l'ennemi, en le contrai-
gnanta entreprendre des attaques simultanees sur des points choisis par
Fassiege et munis en consequence. Si Fassaillant laissait derriere lui les
reduits isoles pour venir attaquer les fronts de la place, il devait s'attendre.
a avoir sur les bras les garnisons des forts detaches au moment de donner
l'assaut, et sa position etait mauvaise. Quelquefois, pour eviter de faire li"
siege en regle de chacun de ces forts, Fassiegeant, s'il avait une zn-inee
nombreuse, elevait des bastilles de pierre seche, de bois et de terre,
etablissait des lignes de eontrevallation autour des forteresses isolees, et,
renfermant leurs garnisons, attaquait le corps de la place. Toutes les ope-
rations preliminaires des sieges etaient longues, lIICCITLIiUCS; il fallait des
approvisionnements considerables de bois, de projectiles, et souvent les
ouvrages de contrevallation, les tours mobiles, les bastilles lixes de bois
etles engins etaient a peine acheves, qu'une sortie vigoureuse des assieges
ou une attaque de nuit detruisait le travail de plusieurs mois "par le
feu et la hache. Pour eviter ces desastres, les assieges etablissaient leurs
lignes de contrevallation au moyen de doubles rangs de fortes palissades
de bois espaces de la longueur d'une pique (trois a quatre metres), et,
creusant un fosse en avant, se servaient de la terre pour remplir l'inter-
valle entre les palis; ils garnissaient leurs machines, leurs tours de bois
fixes et mobiles de peaux de boeuf et de cheval, lraiehes et bouillies, ou
d'une grosse etolfe de laine, afin de les mettre l'abri (les projectiles in-
cendiaires. ll arrivait souvent que les roles changeaient, et que 168 11552111-
lants, repousses par les sorties des garnisons et forces de se rcfugier dans
leur camp, devenaient a leur tour ztssieges. De tout temps les travaux
d'approche des sieges ont ete longs et herisses de difüeultes; mais alors,
bien plus qu'aujourd'hui,les assieges sortaient de leurs murailles soit pour
esearmoueher aux barrieresetempecher des etablissements fixes, soit pour
detruire les travaux exeeutes par les assaillants. Les arrnees se gardaient
tmal, comme toutes les troupes irregulieres et peu disciplinees; on se liait
aux palis pour arreter un ennemi audacieux, et chacun se reposant sur son