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poses de fosses et de palissades; les portes etaient alors ouvertes laterale-
ment, de maniere a obliger l'ennemi qui les voulait forcer de se presenter
de flanc devant les murs de la place.
Si du lv" au ve siecle le systeme defensif de la fortification romaine
s'etait peu modifie, les moyens d'attaque avaient necessziirement perdu de
leurvaleur ; la mecaniquejouait un grand rele dans les sieges des places,
et cet art n'avait pu se perfectionner ni meme se maintenir sous la domi-
nation des peuplades barbares au niveau ou les Romains l'avaient place.
Le peu de documents qui nous restent sur les sieges de ces epoques accu-
sent une grande inexperience de la part des assaillants. Il etaittoujours
difficile d'ailleurs de tenir des armees irregulieres et mal disciplinees
devant une ville qui resistait quelque temps; et si les sieges trainaient en
longueur, Fassaillant etait presque certain de voir ses troupes se debander
pour aller piller la campagne; alors la defense l'emportait sur l'attaque et
l'on ne semparait pas d'une ville defendue par de bonnes murailles et une
garnison lidele. Mais peu a peu les moyens d'attaque se perfectionnerent
ou plutot furent suivis avec une certaine methode. Lorsqu'on voulut in-
vestir une place, on etablit, ainsi que Fantiquite l'avait pratique, deux
lignes de remparts de terre ou de bois, munis de fosses, l'une du cote de
la place, pour se prelnunir contre les sorties des assieges et leur oter toute
communication avec le dehors, qui est la ligne de contrevallation; l'autre
du cote de la campagne, pour se garder contre les secours exterieurs, qui
est la ligne de circonvallation. On opposa aux tours des remparts attaques
des tours mobiles de bois plus clevees, qui commandaient les remparts des
zissieges, et qui permettaient de jeter sur les remparts, au moyen de ponts
volants, de nombreux assaillants. Les tours mobiles avaient cet avantage
de pouvoir etre placees en face des points faibles de la defense,contre des
courtines munies de chemins de ronde peu epais, et par consequent n'op-
posant qu'une ligne de soldats contre une colonne d'attaque profonde et se
preeipitant sur les murailles de haut en bas. On perfectionna le travail du
mineur et tous les engins propres abattre les murailles; des lors l'attaque
Femporta sur la defense. Des machines de guerre des Romains les armees
des premiers siecles du moyen agc avaient conserve le belier (mouton en
langue d'oil, basson en langue d'oc). Ce fait a quelquefois me revoquä en
doute, mais nous possedons les preuves de l'emploi, pendant les X6, XIe,
Km, xivc, xve et mernc xvrt siecles, de cet engin propre a battre les mu-
railles. Voici les copies de vignettes tirees de manuscrits de la Bibliotheque
nationale, qui ne peuvent laisser la moindre incertitude sur l'emploi
du belier. La premiere (llg. 9 bis) represente l'attaque des palissades ou
des lices entourant une fortification de pierrel : on y distingue parfaite-
ment lc belier, porte sur deux roues et pousse par trois hommes qui se
couvrent (la leurs targes ; un quatrieme assaillant tient une arbalete.
1 Haimonis Comment. in Ezech. , Bibliülll-
Germain, lutin, 303.
nation" manuscrl
xc siäcle, fonds Saint,-