321 [ ARCHITECTURE ]
neaiix dans des fenetres; mais il s'agit avant tout d'etre vrai dans l'emploi
des materiaux comme dans l'application des formes aux besoins. Ainsi,
pour ne citer qu'un exemple, si les fenetres en tiers-point sont employeeg
dans la construction des eglises ou des grandes salles voütees, cela est
parfaitement justiüe par les formerets des voütes, qui, etant eux-niemes
en tiers-point, commandent la forme de la baie destinee a faire penetrer la
lumiere a Finterieur; mais dans les habitations dont les etages sont separes
par des planchers horizontaux, l'emploi de la fenetre en tiers-point serait
ridicule, sans raison; aussi voyons-nous toujours les fenetresdes habi-
tations fermees par des linteaux ou par des arcs bombes ayant peu de
ilcche. Si par exception les fenetres sont en tiers-point, unlinteau peu epais
ou une imposte placee a la naissance de Fogive, qui n'est la qu'un arc
de decharge, permet de poser des chassis carres dans la partie inferieure,
la seule qui soit ouvrante, et la partie superieure de la fenetre comprise
entre les courbes est dormante.
L'architecture ogivale, nee a la {in du XIIe siecle, est avant tout logique,
ct par consequent elle doit ailccter, dans les edilices religieux et dans
les ediiices prives, des formes tres-diffcrentes, puisque les donnees pre-
mieres sont dissemblablesSi l'architecture appliquee aux edilices religieux
süäloigne de son principe vers le xve siecle, si elle se charge de details
superflus qui tinissent par etouffer les donnees generales et tres-savam-
ment combinees de la construction; dans les edifices civils, au contraire,
elle suit la marche ascendante de la civilisation, se developpe, et finit,
au xvi" siecle, par produire des oeuvres qui, si elles ne sont pas toujours
irreprocliables sous le rapport du goüt, sont tres-remarquables comme
dispositions d'ensemble, en satisfaisant aux besoins nouveaux avec une
adresse et un bonheur rares. Autant qu'on peut en juger par l'examen des
constructions civiles qui nous restent des X116, XIIIE et xlve siecles, les don-
nees generales des palais comme des maisons etaient simples.L'habitation
princiere se composait de cours entourees de portiques; les ecuries, les
logements des serviteurs et des hotes en dehors de l'enceinte du palais.
Les batiments d'habitation comprenaient toujours la grand'salle, d'un
acces facile. (Ifetaitla que se reunissaient les vassaux, que l'on donnait des
fetes ou des banquets,que se traitaientles affaires quiexigeaient un grand
concours de monde, que se rendait lajustice.A proximite, les prisons, une
salle des gardes; puis les cuisines, offices, avec leur cour et entree parti-
culieres. Leslogcments des maitres etaient souvent rattaches ala grandi
Salle par un parloir et une galerie; c'_etait la que l'on deposait des armes,
des objets conquis, des meubles precieux, depouilles souvent arrachees ä.
des voisins moins lIBIIYBIDLÜQS peintures,des portraitsprnaient la galerie.
Les chambres degtinees a l'habitation privee etaient groupees irreguliere-
ment, suivant les besoins ; comme accessoires, des cabinets, des retraits,
quelquefois posesen encorbellement ou pris aux depens de llepaisseur des
murs. Ces logis elaient a plusieurs (Stages, et la communication ent.re eux
etait etablie au moyen d'escaliers avis auxquels on naccedait que par des
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