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dela ville de Paris, acheta de la leproserie etablie hors la ville de Paris un
marche qu'il transfera a dans une grande place vuide plusa portee du com-
11 merce, appellee Champeaux, dest-fi-dire Petits-Champs, dejii dgglinge f;
a l'usage du public par le roy Louis V], son ayeul. (le fut u qu'il lit bastir
11 les halles pour la commodite des marchands. Il pourveut de plus a la
(1 sürete de leurs marchandises par un mur de pierre quiil fit construire
f: autour des halles, avec des portes qui fermoient la nuit. Et entre ce mur
(1 de closture et les maisons de marchandsil fit faire une espece de galerie
n couverte en nianiere d'apentif, afin que la pluie nünterrompist point le
a commerce... Le bastiment de Philippe Auguste eontenoit deux halles,
a et le mur qui les environnoit estoit garni de loges 1. Sous saint Louis, il
a y avoit deux halles aux draps, et une autre entre deux, avec un appenti.
(r De dire si ces halles aux draps sont les meules que lit faire Philippe
a Auguste, c'est ce que je ne sai pas. Quant a Pappenti et il la troisienic
a halle, on y avoit fait des loges, ainsi que dans celles de Philippe : le roy
a en etoit proprietaire, et les louoit soixante-quinze livres aux merciers
u et aux corroyeurs... Avec le temps, la halle devint si grande, et l'on en
(f lit tant d'autres, que les marchands et les artisans de Paris, de toutes
a vocations, en eurent chacun une a part; si bien qu'alors, au lieu de
a se servir du mot de halle au singulier, on commenea a s'en servir au
a pluriel, et a dire les halles. Quelque temps apres, ceux de Beauvais,
a de Pontoise, de Lagni, de Gonesse, de Saint-Denys et autres villes des
a environs de Paris, y en eurent aussi. On en fit de meme pour la plupart
a des villes de Picardie et des Pays-Bas, et pour quelques-unes de Nor-
(1 mandie, que nos rois, a l'exemple de saint Louis, louerent aux habitans
a des villes de ces provinces-lai
Successivementces halles, aParis comme dans toutes les grandes villes,
furent modiliees, etendues, pour satisfaire a des besoins nouveaux, et
aujourd'hui il ne nous reste que des debris de ces edilices publics dans
quelques villes du second ou du troisieme ordre. D'ailleurs le bois jouait
un grand rüle dans ces constructions : eetaient, ou des appentis, ou de
grandes sallesresscmblantassezaux granges des monasteres,quinletaient
pas baties de facon a pouvoir demeurer intact-es au milieu des villes, qui
äembellissaient chaque jour. Toutefois, dans des cites du Nord, dans ces
petites republiques manufacturieres des Pays-Bas, ainsi que nous l'avons
dit plus haut, on batissait, pendant les X1112, x1ve et xve siecles, des halles.
splendides, et qui se sont conservees jusquTi nosjonrs (voy. HALLE).
Quantaux constructions civiles,tellesquelesponts,lesegOUtSJGSQUIIiS,
les hotels, ete., nous renvoyons nos lecteurs a ces mots, aussi bien pour
la partie historique que pour la pratique; nons nous bornerons ici a quel-
ques donnees generziles surles habitations urbaines, soit des grands, soit
des bourgeois. Il fautdire que l'architecture privee suit pas a pas, jus:
qu'au XIIIB siecle, les donnees monastiques : l" parce que les etablisse-
1 Dom Felibien, Hzst. de la ville de Paris, t. l", p. 2011-
2 Sauval, Hisl. et antiq. de la ville de Paris, t. I", 11- 6113.