233 [ ARCHITECTURE ]
cine, soii entree et sa cour particulieres. En aile a l'est, a la suite du re-
fectoire, ou le long d'un second cloitre, la bihliotheque, les cellules des
copistes, le logement de Fabbe, Yiniirmerie. Pres de Fentree de Feglise,
du cote oppose, Yhotellerie pour les etrangers, liaumonerie, les prisons,
puis enfin les dependances autour des batiments du grand cloitrc, sepa-
rees par des cours ou des jardins. A l'est, un espace libre, retire, plante,"
et quisernble destine a l'usage particulier de Fabbe et des religieux. Pour
resumer ce programme, une fois Feglise donnee, les services purement
materiels, ou qui peuvent etre remplis par des laiques, sont toujours pla-
ces du cote de l'ouest, dans le voisinage du porche, tandis que tout ce
qui tient a la vie morale et a l'autorite' religieuse se rapproche du choeur
de Yegliso. Mais si pendant le x1" siecle l'institut benedictin s'etait porte
de preference vers l'agriculture; s'il avait, par un labeur incessant, par
sa persevcrzince, fertilise les terres incultes qui lui avaient etc donnees, au
milieu du XIF siecle cette tache etait remplie : les monasteres, entoures
de villages nouvellement fondes et habites par (les paysans, ifavaicnt plus
les memcs raisons pour s'adonner presque exclusivement a la culture, ils
pouvaient dorenavant affermer leurs terres et se livrer a l'enseignement.
Apres avoir satisfait aux besoins materiels des populations, en retablis-
sant l'agriculture sur le sol occidental de l'Europe, ils etaient appeles a
nourrir les intelligences, et deja ils avaient ete depasses dans cette voie.
Aussi nous voyons, vers la lin de ce siecle, les ordres se rapprocher des
villes, ou rebatir leurs monasteres devenus insuffisants pres des grands
centres de population; conservant seulement Peglise, ce lieu consacre,
ils elevent de nouveaux cloitres, de vastes et beaux batiments en rapport
avec ces besoins naissants. C'est ainsi que l'architecture monastique com-
mence a perdre une partie de son caractere propre, et se fond cleja dans
l'architecture civile.
A Paris, 1e prieur de Cluny fait rebatir completement le couvent de
Saint-Martin des Champs, saufle sanctuaire de Feglise, dont la construc-
tion remonte a la reforme de ce monastere. Voici (fig. 13 1) 1e plan de
ce prieure. Uabbe de Sainte-Genevieve fait egalement reconstruire son
abbaye (voy. fig. il; 2). Puis, un peu plus tard, c'est Fabbe de Saint-Ger-
main des Pres qui, laissant seulement subsister la nef de Feglise, com-
mence la construction d'un nouveau monastere qui fut acheve par un
architecte laique, Pierre de Montereau (voy. fig. 15 3).
1 A, Päglise, dont le choeur remonte aux premiäres annäes du xne siäcle, ct la nef
fut rebzitie vers 12110; B, le cloitrc; C, chapelle Notre-Dame; Dgäfectoire; G, salle capi-
lulaire; H, mortuaire; E, petit dortoir; I, grandes salles, dortoirs au-dessus; K, celliers;
I, cuisine; N, chapelle Saint-Michel.
2 A, lVÄglise : la base de la tour est seule conserväe, sa construction date du x19 Sibclg,
B, le grand cluitre; C, le chapitre; D, jardin; E, Ic räfectoirc; F, les cuisines.
3 A, Fäglise, B, le cloitrc; C, la porte principale de l'abbaye du cbtä de la ville;
D, porte dite Papale, du cüfc des prcs; E, salle capitulaire et (lortoirs ami-dessus; F, la
chapelle de la Vierge, batic par P. de Montereau; G, le räfectoire, häli par le mäme