Volltext: [Abaque-Aronde] (T. 1)

 281  [ ARCHITECTURE ] 
scments, eriges en communes, possedant des terres a leur tour, n'etaient 
plus des agglomerations de pauvres colons abrutis par la miscre; ceux-ci 
devenaient independants, quelquefois meme insolents. Les eveques repre- 
naient la puissance diocesaine, et pretendaient, avec raison, etre les seuls 
representants de l'unite religieuse; les privileges monastiques etaient sou- 
vent combattus par eux comme une atteinte a leur juridiction, ne relevant. 
elle aussi, que de la cour de Home. La papaute, qui avait trouve un secours 
si puissant dans l'institut monastique pendant les x16 et X112 siecles, a l'ope- 
que de ses luttes avec le pouvoir imperial, voyant les gouvernements secu- 
liers s'organiser, n'avait plus les memes motifs pour accorder une indepen- 
(lance absolue aux grandes abbayes; elle sentait que le moment etait venu 
de retablir la hierarchie catholique conformement a son institution pri- 
niitive; et avec cette prudence et cette connaissance des temps qui carac- 
terisaient alors ses actes, elle appuyait le pouvoir episcopal. 
Pendantle cours du xne siecle, l'institut benedictin ne s'etait pas borne, 
comme nous avons pu le voir, au developpement de l'agriculture. L'ordre 
de Citeaux particulierement, s'occupant avec plus de sollicitude de Yeduca- 
tion des basses classes que celui de Cluny, avait organise ses freres convers 
en groupes: il y avait les freres meuniers, les freres boulangers, les freres 
brasseurs, les freres fruitiers, les freres corroyeurs, les fouleurs, les tisse- 
rands, les cordonniers, les charpentiers, les maeons, les marechaux, les 
menuisiers, les serruriers, etc. Chaque conzpagnie avait un contre-maitre, 
et a la tete de ces groupes etait un moine directeur qui etait charge de 
distribuer et de regler le travail. Au commencement du xne siecle, sous 
l'influence de ce souffle organisateur, il s'etait meme eleve une sorte 
de compagnie religieuse, mais vivant dans le monde, qui avait pris le 
titre de pontifices (constructeurs de ponts)  Cette congregation se char- 
geait de Yetablisscment des ponts, routes, travaux hydrauliques, chaus- 
secs, etc. Leurs membres se deplacaient suivant qu'on les demandait sur 
divers points du territoire. Les ordres religieux ouvraient ainsi la voie aux 
corporations laiques du XIIIÜ siecle, et lorsqu'ils virent le monopole du 
progres, soit dans les lettres, les sciences ou les arts, sortir de leurs mains, 
ils ne se livrerent pas au decouragement, mais au contraire ils se rappro- 
cherent des nouveaux centres. 
Vers 1120, Othon, fils de Leopold, marquis d'Autriche, äpeine age de 
vingt ans, se retira a Morirnond avec plusieurs jeunes seigneurs, ses amis, 
et prit l'habit de religieux. Distinguant en lui un esprit eleve, Fabbe du 
1 Du (lange, Glass. : a Pontifear, pontium exstructor. Fraf-res Pontis sub finem secundac 
a stirpis regum Franc. ad hoc potissimum institui, ut viatoribus tutelzun, hospitium, aliaque 
u necessaria przestarcnt. Fratres Pontis dicti quod pontes construerent uti facilius et tutius 
a [luvios Lransire posscnt viatores. Sic Avenionensem pontem praasidexxte et architecto 
a S. Benezeio cxstruere, ut fusius docetur in ejusdem sancti historia Aquis edita ann. 
u 1707, in-16. Horum hospitalarzbruzn Pontificum, seu F actorunl Puntiunl (sic aliquando 
u vocantur) hab-itus erat vestis alba cum szgno pontis et cruels de panna supra pecius, ut 
a [Oquitur charm mm, 11171, pro Hospitali Pontis S. Spiritus, ex schedis D. Lancelot. n 
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