A IÄCIIITECTURE
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elle est jointe au lalan de ce monastere donne plus haut, et est intitule-e
villce Oulraube. En A est la porte principale de l'enceinte, traversee par
un cours d'eau B; deux granges immenses, dont l'une est a sept nefs,
sont baties en C; l'une de ces granges a son entree sur les dehors. Dans
une enceinte particuliere D sont disposes les batiments d'habitation des
freres convers et des valets; en E sont des etables et ecuries. ljne LIUlPC
porte s'ouvre a Fextremite opposee a la premiere, en F ; c'est la que loge
le frere hospitalier. Ces villor n'etaient pas toujours munies de chapelles,
et leurs habitants devaient se rendre aux eglises des abbayes ou prieures
voisins pour entendre les offices.
Il fallait, conformement aux statuts de l'ordre, qu'une villa, qu'une
grange, fussent placees a une certaine distance de l'abbaye märe pour
prendre le titre d'abbaye, et qu'elles pussent suffire a l'entretien de treize
religieux au moins. Quand les etablissements ruraux ne possedaient que
des revenus trop modiques pour nourrir treize religieux, ils conservaient
leur titre de villa ou de simple grangel.
L'ordre benedictin de Cluny possedait des etablissements secondaires
qui avaient des rapports avec les granges cisterciennes ; on les designait sous
le nom dbbädiences 2. Ces petits etablissements possedaient tout ce qui
constitue le monastere: un oratoire, un cloitre avec ses dependances; puis
autour d'une cour voisine, ouverte, les batiments destines a l'exploitation.
(Tetait dans les obediences qu'on releguait pendant un temps plus ou
moins long les moines qui avaient fait quelque faute et devaient subir une
penitence; ils se trouvaient soumis a Yautorite du prieur, et condamnes
aux plus durs travaux
11 manuels, remplissant
A, M1 JARDIN les fonctions qui, dans
pifwtii" les grands etablisse-
Igijf x ' _ H": ments, etaient coniiees
M E" G aux valets. La plupart
lai]! n",
l, c M de ces domaines ruraux
A _ 1, f. H sont devenus depuis
M 3- II D l longtemps des fermes
' W:- j abandonneesauxmains
Mm ü laiques, car bien avant
zifülk 1; l m, la revolution du dernier
siecle, les moines n e-
taient plus astreints a ces penitences corporelles; cependant nous en avons
vu encore un certain nombre dont les batiments sont assez bien conserves.
Aupres d'Avallon, entre cette ville et le village de Savigny, dans un val-
lon fertile, perdu au milieu des bois et des prairies, on voit encore s'elever
un charmant oratoire de la fin du xne siecle, avec les "restes d'un cloitre
et des dependances en ruine. Nous donnons (fig. 11) 10 plan de cette obe-
1 Annales cistera, t. III, p. 11110, et t. IV, P- 370-
2 Du Cange, Glossaire.