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Justinien, ce sont des eglises a coupole portee sur quatre pendentifs
(voy. PENI)ENTIF).ÜI' ces monuments n'ont une influence directe bien mar-
quee que sur les bords du lthin, par suite de la preponderance donnee aux
arts d'0rient par Charlemagne; dans la partieoceidentale de l'Aquitainc
surtout, par l'imitation de Saint-Marc de Venise, et en Provence par les
relations constantes des commercants des Bouches-clu-Rhoneavec la G rece,
Constantinople et le littoral de FAdriaIique. Partout ailleurs si l'influence
byzantine se fait sentir, c'est a l'insu des artistes pour ainsi dire, c'est par
une infusion plus ou moins prononcee due, en grande partie, 51 l'introduc-
tion d'objets d'art, (Fetoffes, (le manuscrits orientaux dans les dilferentes
provinces des Gaules, ou par des imitations de seconde main, executees
par des architectes locaux. Aux x18 etxnesiecles, les relations de TOcCident
avec l'Orient etaient comparativement beaucoup plus suivies qu'elles
ne le sont aujourd'hui. Sans compter les croisades, qui precipitaient en
Orient des milliers de Bretons, d'Allemands, de Francais, d'ltaliens, de
Provencaux, il ne faut pas perdre de vue l'importance des etablissements
religieux orientaux, qui entretenaient des rapports directs et constants
avec les monasteres de l'0ecident; le "commerce; l'ancienne preponde-
rance des arts et des sciences dans l'empire byzantin; rem relativement
civilise des peuples arabes; la beaute et la richesse des produits de leur
industrie; puis enfin, pour ce qui touche particulierement a l'architecture
religieuse, la veneration que tous les chretiens occidentaux portaient aux
edifices eleves en terre sainte. Un exemple, au premier abord, reposant
sur une base bien fragile, mais qui, par le fait, est d'une certaine valeur,
vient partieulierement appuyer ces dernieres observations, et leur oter
ce qu'elles pourraient avoir Jhypothetiquc aux yeux des personnes qui,
en archeologie, n'admettent avec raison que des faits. Dans l'ancienne
eglise Saint-Sauveur de Nevers, ecroulee en 1839, existait un curieux
chapiteau du commencement du xnc siecle, sur lequel etait sculptee une
ÜSÜSe C1116 HOUS donnons ici (fig. 117). Cette eglise est completement orienl
tale. Coupole au centre portee sur pendentifs que le sculpteur a eu le soin
d'indiquer naivement par les arcs-doubleaux apparaissant a Fexterieur,
a la hauteur des combles; transsept termine par des absides semi-eircu-
laires, construction de maconnerie qui rappelle les appareils ornes des
eglises grecques; absence de contre-forts, si apparents a cette epoque
dans les eglises francaises; couvertures qui n'ont rien d'occidental; clo-
cher cylindrique plante ä cote de la nef, sans liaison avec elle, contraire-
Iment aux usages adoptes dans nos contrees; porte carree, non surmontee
d'une archivolte; petites fenetres cintrees, rien n'y manque : c'est la un
edifice tout autant byzantin que Saint-Marc de Venise, qui n'a de byzantin
(1116 ses coupoles a pendentifs et son narthex, et qui, comme plan, rap-
pelle une seule eglise orientale detruite aujourd'hui, celle des Saints-
Apotres 1. Or, a Nevers, au xne siecle, voici un ouvrier sculpteur qui, sur
_Ce curieux
fragment
fut däcouvert
dans les däcombres
de
Fdglisc
l.
Saint-Sun vcu r
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