201 [ ARCHITECTURE ]
la meme coupe que celui de Bourges, mais beaucoup mieux etudiee; les
rapports de proportion entre les deux bas cotes sont meilleurs (voy. emm-
nnauz), les fenetres superieures moins courtes; les chapelles Pälybllnantgg
prennent un plus grand developpement : tout le systeme de la construction
est plus savant. Mais un parti simple et large devait etre adopte dans le
domaine royal pour la construction des eglises, des 1220. De meme que
dans les nefs on remplaeait les doubles bas cotes etroits par un seul bas
cote tres-large, on renoncait egalernent dans les ronds-points aux deux
collateraux, qui obligcaient les constructeurs, comme a Chartres, comme a
Bourges, comme au Mans encore, a ne donner aux chapelles rayonnantes
qu'une mediocre hauteur. On sentait le besoin d'agrandir ces chapelles, et
par consequent de les elever et de les eclairer largement. Si dans la Notre-
Dame de Paris de Maurice de Sully, il a existe des chapelles absidales,
ce qui est douteux, elles ne pouvaient etre que tres-petites et basses
(voy. ABSIDE). A Bourges eta Chartres, ces chapelles ne sont encore que
des absidioles propres a contenir seulement l'autel ; elles sont espacees et
permettent au collateral de prendre desjours directs entre elles. A lieims,
21 Amiens surtout, ces chapelles sont aussi hautes que le bas cote et pro-
litent de tout l'espace compris entre les contre-forts recevant les arcs-
boutants superieurs ; elles empietent meme sur leur epaisseur (voy. Anc-
BOUTANT, fig. 60; CATLIEDRALE, fig. 13 et 19). Alors plus de triforium entre
Parchivolte d'entree de ces chapelles et le formeret des voütes du bas
cote, comme a Beauvais, comme au Mans; le triforium n'existe qu'entre
les archivoltes du bas cote et l'appui des fenetres hautes. Mais ici il nous
faut encore retourner en arrierc. Nous avons dit et fait voir par des
exemples que le triforium, dans les eglises baties de 1160 a 1220, etait
perce dans les murs d'adossement des combles des bas cotes. Aux x1" et
xm siecles, il s'ouvre sur des galeries voütees dans les edilices du centre
de la France, tels que Feglise Notre-Dame du Port (lig. 10). Mais en Cham-
pagne, en Normandie, sur le domaine royal, le triforium est une claire_
voie donnant simplement sous les charpentes des bas cotes et les eclairant
(voy. THIFOHIUM). Du milieu de la nef on pouvaitdonc apercevoirles fermes,
les chevrons et le dessous des tuiles de ces couvertures a travers les arcades
du triforium 2 c'est ce qui fut pratique dans les cathedrales de Langres,
de Sens et dans beaucoup d'eglises du second ordre. La vue de ces dessous
de charpentes SOIHDFGS Ifätäit pas agreable, et les combles, ne pouvant
etre parfaitement clos, laissaient penetrer dans Feglisc l'air et Yhumidite.
Pour eviter ces inconvenients, des les premieres annees du X1116 siecle, le
lriforium fut ferme du cote des charpentes par un mur mince portant sur
des arcs de decliarge, et ne devintplus qu'une galerie etroite pemettant de
circuler en dedans de Yeglise alu-dessous des appuis des grandes fenetres
superieures. Dans la nefde la Cathedrale d'Amiens, aNotre-Da me de Reimg,
a Chartres, a Chalons, et dans presque toutes les eglises du Nord, dont 1a
construction remonte aux premieres annees du xnrf siecle, les choses sont
ainsi disposees. Mais au xnc siecle on avait adopte un mode de decoratien
I. 26