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lerie qui le surmonte a la cathedrale de Paris. Les piles s'elevent isolees
jusqu'aux voütes, qui, a Notre-Dame de Paris, sont au premier otage; les
JOUFS B, qui a Paris ne peuvent eclairer la nef qu'en passant a travers
la claire-voie de la galerie superieure, eclairent directement la nef a
Bourges. Le second bas cote C. est seul reduit aux proportions de celui
de Paris et sectaire par des jours directs D. Deux triforiuins E, E decorent
les murs d'adossement des deux combles F, F des deux eollateraux. Les
voütes sont eclairees par les fenetres G pratiquees, comme a Notre-Dame
de Paris, au-dessus du comble du premier bas cote surmonte de sa ga-
lerie. C'est a Bourges, plus que partout ailleurs, peut-etre, qu'on aper-
coit les efforts des constructeurs pour restreindre la hauteur des editices
religieux dans les limites les plus strictes. Examinons cette coupe trans-
versale: impossible de construire un bas cote exterieur plus bas que le
collateral C; il faut le couvrir, la hauteur du premier comble F est donnee
forcement par les pentes convenables pour de la tuile; il faut eelairer la
nef, les fenetres B sont larges et basses, elles commandent la hauteur du
collateral interieur A; il laut aussi poser un comble sur les voütes de ce
collateral, la hauteur de ce comble donne l'appui des fenetres G; ces
fenetres superieures elles-mornes sont courtes et d'une proportion ecrasee,
elles donnent la hauteur des grandes voütes. Meme proportion de la nef
qu'a la cathedrale de Paris; la nef de Bourges, sous clef, a environ en
hauteur trois fois sa largeur. Ainsi donc, avant de chercher une idee
symbolique dans la hauteur des nefs gothiques, voyons-y d'abord une
necessite contre laquelle les constructeurs se debattent pendant Cin-
quante annees avant d'arriver a la solution du probleme, savoir : delever
de grands ediiices voütes d'une suffisante largeur, de les rendre stables,
de les eclairer, et de donner a toutes les parties de l'architecture une
proportion heureuse. Or ce probleme est loin (Votre resolu a Bourges.
Les piles seules de la nef sont demesurement longues, les fenetres sont
courtes, les galeries du tigforium ecrasees, le premier collateral hors de
proportion avec le secon m
Si les doubles collatäfaLlX ätüient utiles dans le voisinage du transsept
et du choeur, ils etaient a peu pres sans usage dans les nefs, ne pouvant
servir que pour les processions. On y renonea bientot; seulement, ne
conservant qu'un bas cote dans les nefs des cathedrales, on le fit plus
large. Uetroitesse des collateraux doubles ousimples des eglises de la
Iin du xne sieele et du commencement du xme siecle etait motivee par
la crainte de voir leurs voütes pousser les piles a Finterieur (voy. CON-
STHUGTION).
Dans le choeur de Beauvais, bati dix ans plus tard que celui de Boni-gag,
meme disposition pour l'unique bas cote qui donne entree dans les cha-
pelles; un triforium est perce dans Padossement du comble de ces cl1a-
pelles, et des fenetres eelairant directement le chceur sont ouvertes au-
Ädessus du triforium sous les voütes. A la cathedrale du Mans, le choeur avec
double bas cote,bati pendant la premiere moitie du X1118 sieele, presente