l'architecture du moyen äge, en cherchantia repandre cette etude,
nous devons declarer hautement que notre but n'est pas de faire
retrograder les artistes, de leur fournir les elements d'un art oublie,
pour qu'ils les reprennent t.els quels, et les appliquent sans raison
aux edifices du XIX" Sieclc; cette extravagance a pu nous etre repro-
chee, mais elle n'a heureusementjamais etc le but de nos recherches,
la eonsequence de nos principes. On a pu l'aire deseopies plus ou moins
heureuses des ediliccs ante-rieurs au xvl" siecle; ces tentatives ne doi-
vent etre considerees que comme des essais destines a retrouver les ele-
ments d'un art perdu, non comme le resultat auquel doit tendre notre-
architecture moderne. Si nous regardons l'etude de l'architecture du
moyen fige comme utile, et pouvant amener peu a peu une heureuse
revolution dans l'art, ce n'est. pas a coup sur pour obtenir des ceuvres
sans originalite, sans style, pour voir reproduire sans choix, et
comme une forme muette, des monuments remarquables surtout
ä cause du principe qui les a fait elever; mais c'est au contraire pour
que CG principe soit connu, et qu'il puisse porter des fruits aujour-
d'hui comme il en a produit pendant les xne et XIIIe siecles. En sup-
Posant qu'un architecte de ces epoques revienne parmi nous, avec
ses formules et les principes auxquels il obeissait de son temps,
et qu'il puisse etre initie a nos idees modernes, si l'on mettait a sa
disposition les perfectionnements apportes dans l'industrie, il ne ba-
tirait pas un edifice du temps de Philippe-Auguste ou de saint Louis,
parce qu'il fausserait ainsi la premiere loi de son art, qui est de se
conformer aux besoins et aux moeurs du moment : d'etre rationnel.
Jamais peut-etre des ressources plus fecondes n'ont ete offertes aux
architectes : les executants sont nombreux, intelligents et habiles de
la main; l'industrie est arrivee a un degre de pUiSSIIIICG qui n'avait
pas ete atteint. Ce qui manque a tout cela, ÜOSL UIIC 51H16; c'est ce
principe vivifiant qui rend toute oeuvre d'art respectable, qui fait que
l'artiste peut opposer la raison aux fantaisies souvent ridicules des.
particuliers ou d'autorites peu competentes, trop disposes a consi-
derer l'art comme une superfluite, une affaire de caprice ou de mode.