ARCHITECTURE
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qui, sans etre copie sur tel ou tel edifice existant, resume l'ensemble de
ces dispositions. -I est le portique qui precede la nef, le narthex de
la basilique primitive, sous lequel se tiennent les penitents auxquels
tentree de Feglise est temporairement interdite, les pälefllligglilifivgnt
avant l'ouverture des portes. De ce porche, qui generalement est couvert
en appentis, on penetre dans la nefet les bas cotes par trois portes
fermees pendant lejour par des voiles. N, les fonts baptismaux places
soit au centre de la nef, soit dans l'un des collateraux I-I. G, la nef au
milieu de laquelle est rescrve un passage libre separant les hommes des
femmes. P, la tribune, les ambons, et plus tard le jube ou l'on vient lire
lepitre et Fevangile. A, le bas choeur ou se tiennent les clercs. 0, l'en-
tree de la confession, de la crypte qui renferme le tombeau du saint sur
lequel Feglise a ete elevee; des deux cotes, les marches pour monter au
sanctuaire. C, l'autel principal. B, Yexedre au milieu duquel est place
le siege de Feveque, de Fabbe ou du prieur; les stalles des chanoines
ou des religieux s'e'tcndent plus ou moins a droite et a gauche. E, les
extremites du transsept. D, des autels secondaires. F, la sacristie, coin-
niuniquant au eloitre L et aux dependances. Quelquefois du porche on
penetre dans le cloitre par un passage et une porterie K. Alors les clo-
chers etaient presque toujours places, non en avant de Feglise, mais
pres du transsept, en M, sur les dernieres travees des eollateraux. Les
religieux se trouvaient ainsi plus a proximite du service des cloches
pour les offices de nuit, ou n'etaient pas obliges de traverser la foule
(les lidelcs pour aller sonner pendant la messe. L'abbaye Saint-Germain
(les Pres avait encore, a la lin du siecle dernier, ses deux tours ainsi
placees. Cluny, Vczelay, beaucoup d'autres eglises abbatiales, de prieu-
rcs, des paroisses meme, un grand nombre de cathedrales, possedent ou
possedaient des clochers disposes de cette maniere. Chalons-sur-hlarne
laisse voir encore les etages inferieurs de ses deux tours haties des deux
Cotes du choeur. Uabbe Lcbeuf, dans son histoire du dioccse d'Auxerre,
rapporte qu'en 4215, leveque Guillaume de Seigneltiy, faisant rebatir
le choeur de la cathedrale de Saint-Etienne que nous admirons encore
aujourd'hui, les deux clochers romans, qui n'avaient point encore aie
deniolis, mais qui etaient sapesaleur base pour permettre Fexecution
des nouveaux ouvrages, secroulerent l'un sur l'autre sans briser lejube,
ce qui fut regarde comme un miracleä
A cette epoque (nous parlons du xe siecle), les absides et les etages
inferietirs des clochers etaient presque toujours les seules parties voütees;
les nefs, les bas cotes, les transsepts, etaient couverts par des charpentes.
Cependant deja des efforts avaient ete tentes pour etablir des voütes dans
les autres parties des edifices religieux oh ce genre de construction ne
1 Jlläm. concernant Flzisl. civile Iff 000155- (fAuacerre et de son ancien (Iiocävff, P0P
Fabbä Lebcuf, publiä par MM. Challe Ct Quantin, t. I, p. 377 (Paris, Didron; Auxerrc.
Perriquct, 1858).