Volltext: [Abaque-Aronde] (T. 1)

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bien faits pour seduire la noblesse catholique : se soustraire aux enva- 
llissements du pouvoir religieux, s'emparer des biens temporels ecclfj_ 
siagliqugg, etait un appat qui ne pouvait manquer d'entrainer la feodalite 
scculiere vers la reforme; puis, encore une fois, la mode s'en melait en 
Ifrance. Sans se ranger avec enthousiasme sous la banniere de Luther ou 
fous celle de Calvin, la curiosite etait excitee; ces luttes contre le pouvoir, 
si fort alors, de la papaute, attiraient l'attention; en etait, comme tou- 
jours, en France, dispose dans la classe eelairee, sans en prevoir les 
consequences, a proteger les idees nouvelles. itlzirguerite de Navarrc, 
dans sa petite cour de Nerac, donnait asile a Calvin, il Lefebvre ddilaples, 
qui tous les deux etaient mal avec la Soi-bonne. Les grandes dames se 
moquaient de la messe catholique, avaient compose une messe a sept 
lminls, et sfelevaient fort contre la confession. La Sorbonne se faeliait; 
on la laissait dire. La duchesse cflitampes avait a cceur d'amener le I'Ol 
Franqeis a eeouter les reformistes. On disputait; chaque jour elevait un 
nouveau predicaleur cherchauta aequerir du renom en enoneant quelqtie 
curieuse extravagance. Les esprits sains (et ils sont toujours en minorite) 
sattristaient, voyaient bien quelles tempetes samoncelaieut derriere ces 
discussions de 81110728. Mais, il faut le dire, l'agitation etait dans la soeiete. 
Les anciennes etudes theologiques, ces serieuses et graves meditations 
des docteurs des xueet X1118 siecles,avaient fait leur temps, la soeiete 
reclamait autre chose; Yetude du droit, fort avancee alors, venait pro- 
tester contre l'organisation feodale. Francois l" fondait en France des 
chaires de droit romain a l'instar de celles de Bologne; il dotait un 
college trilingue, dont Erasme eüt ete le directeur si Charles-Quint ne 
nous l'eut enleve. On seprenait exclusivement des lettres antiques. (Yetait 
un mouvement irresistible comme eelui qui, au X110 siecle, avait fait sortir 
la soeiele de la barbarie; mais cette fois ce u'et.ait plus la theologie qui 
allait diriger ce mouvement, c'etait l'esprit d'examen, le sentiment du 
droit naturel; cfetait la societe civile qui se constituait. 
Nous zivous dit un mot du peu de succes des tentatives de Charles VllI 
pour faire prevziloir en France les arts de la renaissance italienne; comme 
ces efforts n'avaient pu entamer l'esprit traditionnel des corporations 
d'artisans; nous avons vu (voy. ARCHITECTE) comme a la fin du xv" siecle 
la puissance de ces corporations avait absorbe l'unite de direction, et 
comment l'architecte avait peu 51 peu disparu sous l'influence separee de 
chaque corps d'etat agissant directement. ljltalie, FIOPGHCG, 30m0 Sur- 
tout, avait appris a nos artistes, ne fut-ce que par la presenee eu Wance 
de ces hommes amenes par Charles Vlll et auxquels on voulait confier la 
direction des travaux, que ces merveilles tant admirees au dela des Alpes 
etaient dues non pointa des corps de metiers agiSSHHL Säpafälnent, müiS 
a des artistes isoles, a des architectes, quelquefois sculpteurs et peintres 
"en meme temps, soumettant les ouvriers ä YHHÜÜ de ÜiPOCÜOH- Ün v0it 
surgir 50115 le regne de Francois l" des hommes, en France, qui, a 
l'imitation des maitres italiens, et par la volonte de la cour et des grands
	        
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