Volltext: [Abaque-Aronde] (T. 1)

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remarquer que les monuments eleves pendant le cours du xme siecle sont 
Sont-en Laussi nC-gliges dans leur execution que savamment combines comme 
systeme de construction. On sent apparaitre dans ces batisses l'esprit 
d'entreprz'se : il faut faire beaucoup et promptement avec peu d'argon t, on 
est jar-esse de jouir; on negligt: les fondations, on eleve les monuments avec 
rapidite en utilisant tous les materiziux, bons ou mauvais, sans prendre le 
temps de les choisir. On arrache les pierres des mains des ouvriers avant 
qu'ils aient cule temps de les bien dresser, les joints sont lHÜgüUX, les 
blocages faits a la häte. Les constructions sont brusquement interrompues, 
aussi brusquement reprises avec de profondes modifications dans les projets 
primitifs. On ne trouve plus cette sage lenteur des main-es appartenant 
aux ordres reguliers, qui ne commencaient un editice que lm-squüls 
avaient reuni longtemps a l'avance, et choisi avec soin, les materiaux 
necessaires, lorsqu'ils avaient pu amasser les sommes suffisantes, et müri 
leurs projets par Fetude. ll semble que les architectes laiques ne se 
[ireoccupent pas essentiellement des dctails de Pexecution, qu'ils aient 
häte d'achever leur oeuvre, qu'ils soient deja sous l'empire de cette tievre 
de recherches et ffactivite qui domine toute la civilisation nioilerne. 
Meme dans les monuments batis rapidement, on sent que l'art se modifie a. 
mesure que la construction seleve, et ces modilications tiennenttoujonrs 
21 l'application de plus en plus absolue des principes sur lesquels se base 
l'architecture gothique; c'est une experience perpettielle. La syvnetrie, ce 
besoin de l'esprit humain, est-elle meme saeritiee a la recherche incessante 
du vrai absolu, de la dernierc limite a laquelle puisse atteindre la matiere; 
et plutot que de continuer suivant les meules donnees une oeuvre qui lui 
semble imparfaite, quitte a rompre la syrnetrie, l'architecte du xme siecle 
n'hesite pas a modifier ses dispositions primitives, a appliquer  
ment ses nouvelles idees developpces sous l'inspiration du principe qui 
le dirige. Aussi combien de monuments de cette epoque commences avec 
hesitatien, sous une direction encore incertaine, quoique rapidement exe- 
cutes, se developpcnt sous la pensee du constructeur qui apprend son art 
et le perfectionne a chaque assise, pour ainsi dire, et ne cesse de chercher 
le mieux que lorsque l'oeuvre est complete l Cc n'est pas seulement dans 
les dispositions d'ensemble qu'on remarque ce progres rapide; tous les 
artisans sont mus par les memes sentiments. La statuaire se depotiille 
chaque jour des formes hieratitjues des xif et xuc sieeles pour imiter la 
nature avec plus de soin, pour rechercher l'expression, et mieux faire 
comprendre le geste. Uorneinaniste, qui d'abord s'applique a donner a sa 
tlore un aspect monumental et va chercher ses modeles dans les germes 
des plantes, arrive rapidementa copier exactement les feuilles et les fleurs, 
et a  sur la pierre la physionomie et la liberte des vegetaux. La 
peinture s'avance plus lentement dans la voie de progres suivie par les 
autres arts, elle est plus attachee aux traditions, elle conserve les types 
conventionnels plus longtemps que sa soeur la sculpture; cependant, 
appelcc äjouer un grand role dans la decoration des edifices, elle est
	        
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