Volltext: [Abaque-Aronde] (T. 1)

ARCLI] 
LECTURE 
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rend COmpte de leur dimension qu'apres avoir fait un raisonnement, que 
lorsqu'on a place pres d'eux un hommecomrne point de comparaison, et 
encore est-ce plutot l'homme qui parait petit, et non le monument qui 
semble grand. Que ce soit une cpialite ou un (lefaut, nous ne discuterons 
pas ce point, nous ne faisons que constater le fait, qui est de la plus haute 
importance, car il creuse un abime entre les methodes des arts antiques 
et du moyen age. 
Nous ne dirons pas que l'art ne ala fin du X116 siecle sur une portion du 
sol de la France est l'art clzrätfen par excellence : Saint-Pierre de ltome, 
Sainte-Sophie de Gonstantinople, Saint-Paul hors des murs, Saint-Marc 
de Venise, nos eglises romanes de l'Auvergne et du Poitou, sont des 
monuments chretiens, puisqu'ils sont bätis par des chretiens pour l'usage 
du culte. Le christianisme estsublime dans les catacombes, dans les deserts, 
comme a Saint-Pierre de Home ou dans la cathetlrale de Chartres. Mais 
nous demanderons: sans le christianisme, les monuments du nord de la 
France auraient-ils pu etre eleves ? Evidemment non. Ce grand principe de 
Punite dlfclzelle dont nous venons d'entretenir nos lecteurs, n'est-il pas un 
symbole saisissant de l'esprit chretien ? Placer ainsi l'homme en rapport 
avec Dieu, meme dans les temples les plus vastes et les plus magnifiques 
par la comparaison continuelle de sa petitesse avec la grandeur du 
monument religieux, n'est-ce pas 1a une idee chrctienne, celle qui frappe 
le plus les populations ? N'est-ce pas l'application rigoureusement suivie 
de cette methodc dans nos monuments qui inspire toujours ce sentiment 
indelinissable de respect en face des grandes eglises gothiques? Que les 
architectes des X118 et X1110 siecles aient fait l'application de ce principe, 
d'instinct ou par le raisonnement, toujours est-il qu'il preside 21 toutes 
les constructions religieuses, civiles ou militaires jusqu'a Yepoque de la 
renaissance antique. Les architectes de Fepoque ogivale etaicnt aussi 
consequents dans l'emploi des formes nouvelles quefetaientles architectes 
grecs dans l'application de leur systeme de proportion des ordres, in- 
dependamment des dimensions. Chez ceux-ci l'architecture etait un _art 
abstrait; l'art grec est un, et il commande plutot qu'il ifobcit; il commande 
aux materiaux et aux hommes: c'est le fatum antique; "tandis que les 
architectes occidentaux du moyen agc etaient soumis a la loi chretienne, 
qui, reconnaissant la souveraine puissance divine, laisse a l'homme son 
libre arbitre, la responsabilite de ses propres oeuvres, et le compte, quelque 
infime qu'il soit, pour une creature faite a l'image du Createur. 
Si nous suivons les consequences logiques de ce principe issu des idees 
ehretiennes, nous voyons encore les formes de l'architecture se soumettre 
aux materiaux, les employer dans chaque localite tels que la nature les 
fournit. Les materiziux sont-ils petits, les membres de l'architecture 
prennent une mediocre importance (voy. CONSTRUCTION); sont-ils grands, 
les profils, les ornements, les details sont plus larges ; sont-ils fins, faciles 
ätravailler, l'architecture en profite en refouillant sa decoration, en la 
rendant plus deliee; sont-ils grossiers et durs, elle la simplifie. '['0ut dans
	        
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