Volltext: [Abaque-Aronde] (T. 1)

ARCHITECTURE 
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tir du XIIÜ siecle, la seule qui ait etc reellement nationale, qui se Soit iden- 
tifier: a l'esprit de la population, et c'est ce qui a fait Sil fOPCC et sa puissance 
croissantes, malgre ses fautes et ses revers. Dans ses rapports avec la cour 
de llome, avec ses grands vassaux, avec la nation elle-meme, elle apporte 
toujours (nous ne parlons, bien entendu, que de l'ensemble de sa con- 
duite) une moderation ferme et un esprit eclaire, qui sont le partage des 
hommes de gent, pour nous servir d'une expression moderne. Ce tempe- 
rament dans la maniere de voir les choses et dans la conduite des aflaircs 
se retrouve dans les arts jusqifa Louis XIV. L'architecture, cette vivante 
"expression de l'esprit d'un peuple, est empreinte des la fin du X111" siecle, 
dans le domaine royal, de la vraie grandeur qui evite Yexageration; elle 
est toujours contenue meme dans ses ecarts, et aux epoqucs de dccadence, 
"dans les limites du gent; sobre et riche a la fois, claire et logique, elle se 
plie a toutes les exigences sansjamais abandonner le style. C'est un art ap- 
partenant a des gens instruits, qui savent ne dire et faire que cc qu'il faut 
pour etre compris. N'oublions pas que pendant les XIIB et XIIIe siecles, les 
iecoles de Paris, Funiversite, etaient frequentees par tous les hommes qui, 
'non-seulement en France, mais en Europe, voulaienteonnaitre la vraie 
science. L'enseignement des arts devait etre au niveau de l'enseignement 
des lettres, de ce qu'on appelait la physique, dest-a-dire les sciences, et de 
la theologie. L'Allemagne, Yltalie et la Provence, particuliercment, en- 
voyaient leurs docteurs se perfectionner a Paris. Nous avons vu que les 
grands etablissements religieux, des la fin du x16 siecle, QHVOYillCniÜ leurs 
moines batir des monastercs en Angleterre, en ltalie, etjusrpiäqu fond (le 
lhftllcmagne. A la [in du xue sieclc, les corporations laiques du domaine 
royal commencaient a prendre la direction des arts sur toutes les pro- 
vinces de France. 
Mais avant d'aller plus loin, examinons rapidement quels etaien; 16s. 
elements divers qui avaient, dans chaque contrec, donne a l'architecture 
un caractcre local. De Marseille 51 Chilien, les vallees du lthone et de la 
Saene avaient conserve un grand nombre dediilccs antiques a peu pres in- 
tacts, et la, plus que partout ailleurs, les traditions romaines laisseront des 
traces jusqu'au X118 sieelc. Les editices des bords du Rhüne rappellent pen- 
dant le cours des X1" et xue siecles l'architecture des bas temps : les eglises 
du Thor, de Venasque, de Pernes, le porche de Notre-Dame des Doms a 
Avignon, ceux de Saint-flfrophime d'Arles et de Saint-Gilles, reproduisent 
da.ns leurs details, sinon dans l'ensemble deleurs dispositions modillees en 
raison des besoins nouveaux, les fragments romains qui couvrent encercle 
sol de la Provcncc. Toutefois les relations frequentes des villes du littoral 
avec l'0rient apportcrent dans Yornementation, et aussi dans quelques 
donnees generales, des elements byzantins. Les absides apans coupes, les 
coupoles polygonales supportees par une suite d'arcs en encorbellement, 
les arcatures plates decorant les murs, les moulures peu saillantes et divi-- 
secs en membres nombreux, les ornements delies presentant souvent des 
combinaisons etrangeres a la flore, des feuillages aigus et denteles, sen-
	        
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