Volltext: [Abaque-Aronde] (T. 1)

 133  [ ARCHITECTURE ] 
A la {in du x11" siecle, l'architecture, dejärpratiquee par des artistes 
laiques, cgnserve quelque chose de son origine theocratique; bien que 
contenue encore dans les traditions romanes, elle prend un caragtigpe de 
soudainete qui fait pressentir ce qu'elle deviendra cinquante ans plus 
tard; elle laisse apparaitre parfois des hardiesses etranges, des tentatives 
qui bientot deviendront des reglcs. Chaque province cleve de vastes edi- 
iices qui vont servir de types; au milieu de ces travaux partiels, mais qui 
se developpent rapidement, le domaine royal conserve le premier rang. 
Dans l'histoire des peuples, interviennent toujours les hommes des cir- 
constances. Philippe-Auguste regnait alors; son habilete comme poli- 
tique, son caractere prudent et hardi a la fois, elevaient la royaute a un 
degre de puissance inconnu depuis Charlcmagne. Un des premiers il 
avait su occuper sa noblesse a des entreprises vraiment nationales ; la feo- 
dalite perdait sous son regne les derniers vestiges de ses habitudes de 
conquerants pour faire partie de la nation. Grand nombre de villes et de 
simples bourgades recevaient des chartes octroyces de plein gre; le haut 
clerge prenait une moins grande part dans les affaires seculieres, et se 
reformait. Le pays se constituait enfin, et la royaute de fait, selon l'ex- 
pression de M. Guizot, etait placee au niveau de la royaute de droit. 
L'unite gouvernementale apparaissait, et sous son influence l'architec- 
ture se depouillait de ses vieilles formes, empruntees de tous cotes, pour 
se ranger, elle aussi, sous des lois qui en firent un art national. 
Philippe-Auguste avait ajoute au domaine royal la N ormandie, l'Artois, 
le Verinandois, le Maine, la Touraine, l'Anjou et le Poitou, dest-a-dire 
les provinces les plus riches de France, et celles qui renfermaient les 
populations les plus actives et les! plus industrieuses. La preponderance 
monarchique avait absorbe peu a peu dans les provinces, et particulie- 
rement dans Hle-de-France, l'influence de la feodalite seculiere et des 
grands etablissemeuts religieux. A l'ombre de ce pouvoir naissant, les 
villes, mieux protegees dans leurs libertes, avaient organise leur admi- 
nistration avec plus de seeurite et de force; quelques-unes meme, comme 
Paris, n'avaient pas eu besoin, pour developper leur industrie, de s'eriger 
en communes, elles vivaient immediatement sous la protection du pouvoir 
royal, et cela leur suffisait. Or, on n'a pas tenu assez compte, il me Semble, 
de cette influence du pouvoir monarchique sur les arts en France. Il sem- 
ble que Francois I" ait ete le premier roi qui ait pcse sur les arts, tandis 
que des la {in du xne siecle nous voyons l'architecture, et les arts qui en 
dependent, se developper avec une incroyable vigueur dans le domaine 
royal, et avant tout dans FIle-de-France, dest-il-dire dans la partie de 
ce domaine qui, apres le demembrement feodal de la fin du x0 siecle, etait 
restee l'apanage des rois. De Philippe-Auguste a Louis XIV, l'esprit genc- 
ral de la monarchie presente un caractere frappant; c'est quelque chose 
(Timpartial et de grand, de contenu et de logique dans la direction des af- 
faires, qui distingue cette monarchie entre toutes dans l'histoire des peu- 
11165018 1'Europe occidentale. La monarchie franqilise est PeHt-ätfe, ä paf-
	        
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