Volltext: [Abaque-Aronde] (T. 1)

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cependant 1e savant dialeeticien et metaphysieien. La dialectique et la 
logique etaient passees d'Orient en Occident ; les methodes philosophiques 
(165 docteurs (le Byzance avaient suivi le grand mouvement intellectuel 
imprime par Charlemagne. Les theologiens occidentaux mettaient eu 
oeuvre, des le x19 siecle, dans leurs eerits ou leurs discussions, toutes 195 
ressources de la raison et de la logique pour arriver a la demonstration et 
51 la preuve des verites mysterieuses de la religionk Personne n'ignore 
l'immense popularite que s'etait acquise Abailard dans l'enseignement 
pendant le xne siecle. Cet espriteleve et subtil, croyant, mais penchant 
vers le rationalisme, faconnait 1a jeunesse des ecoles de Paris a cette 
argumentation seolastique, a cette rigueur de raisonnement qui amenent 
infailliblement les intelligences qui ne sont pas eclairees d'une foi vive au 
(10L1LC- NOUS retrouvons cetesprit d'examen dans toutes les ceuvres d'art 
du moyen fige, et dans l'architecture surtout, qui depend autant des 
sciences positives que de l'inspiration. Saint Bernard sentit le danger : il 
(TOHIDPit que cette arme du raisonnement mise entre les mains de la 
jeunesse, dans des temps si voisins de la barbarie, devait porter un coup 
funeste a la foi catholique; aussi n'hesite-t-il pas a comparer AbilllltPll a 
Arius, a Pclage et aNestorius. Abailard, en 1122, se voyait force, au concile 
de Soissons, de brüler de sa propre main, sans meme avoir etc entendu, 
son Introduction ci la tlzefologie, dans laquelle il se proposait de (lefendre 
la trmitc et l'unite de Dieu contre les arguments des philosophes, en 
soumettant 1e dogme a toutes les ressources de la dialectique; et en M110, 
a la suite des censures du concile de Sens, il dut se retirer a l'abbaye de 
Gluny, ou les deux dernieres annees de sa vie furent consacrees a la 
pcnitence. Cependant, maigre cette condamnation, l'art dela dialectique 
devint de plus en plus familier aux ecrivains les plus orthodoxes, et de cette 
ecole de theologiens scolastiques sortirent, au Xllle siecle, des hommes tels 
que ltoger Bacon, Albert le Grand et saint Thomas d'Aquin. SaintBernard 
et Abailard etaient les deux tetes des deux grands principes qui setaient. 
trouves en presence pendant 1e cours du XIIÜ siecle au sein du cierge. Saint 
Bernard representait la foi pure,le sens droit; il croyait fermement a la 
theocratie comme au seul moyen de sortir de la barbarie, et il commencait, 
en homme sincere, par introduire la reforme parmi ceux dontilvoulait faire 
les maitres du monde: l'esprit de saint Paul residait en lui. Abailard repre- 
sentait toutes les ressources de la seolastique, les subtilites de la logique et 
l'esprit d'analyse pousse aux dernieres limites. Ce dernier exprimait bien 
plus, il faut le dire, les tendances de son epoque que Saint Bernard; aussi 
le haut cierge ne chercha pas a briser l'arme dangereuse CYAMÜHFG, mais a 
n'en servir ; il prit les formes du savant docteur en conservant Foi-thodgxie 
du saint. Nous insistons sur ce point parce qu'il indique clairement, a notre 
1 Grägoire VII, Saint Frangois düissise et saint Thomas (PAQUÜT; Paf J- DÜIÜCIUIÜ- 
Paris, 1846, t. II, p. 611 51 85.  Ouvrages inädits (fAbaflard, par M. Cousin. Intro- 
duction, p. CLV et suiv.
	        
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