Volltext: [Abaque-Aronde] (T. 1)

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lutte par une alliance avec les habitants, leur promettant de recon- 
naitre 1a commune, y entrant meme, en jurant fidelite aux bourgeois. 
Les habitants de Vezelay ne sont pas plutot affranchis et eonstitues en 
commune, qu'ils se fortiiient. a Ils eleverent autour de leurs maisons, cha- 
u cun selon sa richesse, des murailles crenelees, ce qui etait la marque 
a et la garantie de la liberte. L'un des plus eonsiderables parmi eux, 
a nomme Simon, jeta les fondements d'une grosse tour carreel... n Peu 
(Vannees avant ou apres cette epoque, le Mans, Cambrai, Saint-Quentin, 
Laon, Amiens, Beauvais, Soissons, Orleans, Sens, Reims, s'etaient consti- 
tues en communes, les unes a main armec et violemment, les autres en 
profitant des querelles survenues entre les seigneurs et eveques, qui, cha- 
cun de leur cote, etaient en possession de droits feodaux sur ces villes. Le 
caractere de la population indigene gallo-romaine, longtemps comprime, 
surgissait tout a coup; les populations ne renversaient pas comme de nos 
jours, avec ensemble, ce qui genait leur liberte, mais elles faisaient des 
efforts partiels, isoles, manifestant ainsi leur esprit dündependanceavee 
d'autant plus (Yenergie qu'elles etaient abandonnees a elles-memes. Cette 
epoque de l'affranchissement des communes marque une place importante 
dans l'histoire de Yarcahitecture. Cfetait un coup porte alüniluencc feodale 
seculiere ou religieuse (voy. ARCHITECTE). De ce moment les grands centres 
religieux cessent de posseder exclusivement le domaine des arts. Saint 
Bernard devait lui-meme contribuer a hater l'accomplissement de cette 
revolution. Abbe de Clairvaux, il avait etabli la regle austere de (liteaux; 
plusieurs fois en chaire, et notamment dans cette eglise de Vezelay, qui 
dependait de Cluny, il s'etait eleve avecla passion d'une conviction ardente 
contre le luxe que l'on deployait dans les eglises, contre ces u figures 
bizarres et monstrueuses o qui, a, ses yeux, n'avaient rien de ehretien, et 
que l'on prodiguait sur les chapiteaux, sur les frises, et jusque dans le 
sanctuaire du Seigneur. Les monasteres qui serigeaient sous son inspi- 
ration, empreints d'une severite de style peu commune alors, depouilles 
d'ornements et de bas-reliefs, contrastaicnt avec Fexcessive richesse des 
abbayes soumises a la regle de Cluny. L'influence de ces constructions 
austeres dessechait tout ce qui s'elevait autour d'elles (voy. ARCHITECTURE 
MONASTIQUE). Cette deviation de l'architecture religieuse apporta pendant 
1e cours du XIIC siecle une sorte cfindecision dans l'art, qui ralentit et 
comprima Felan des äcoles monastiques. Le genie des populations gallo- 
romaines etait contraire a la reforme que saint Bernard voulait etablir, 
aussi n'en tint-il compte; et cette reforme, qui arreta un intant l'essor 
donne a l'architecture au milieu des grands etablissements religieux, ne 
iit que lui ouvrir le chemin dans une voie nouvelle, et qui allait appartenir 
dorenavant aux corporations laiqneg. Des la lin du XIIE siecle, l'architecture 
1 Lettres sur l'histoire de France, par Aug. Thierry. Paris, 18112, p. M2.  
Pictav. Hzlvl. Vezeliac. nzonasL, lib. lll, apud düächeri; SPfCÜfSIiW": t- 11, 
Ct 535.  
 Hug, 
P- 533
	        
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