[ ARCHITECTURE 1 1-25
säätaient introduits dans le clerge, les populations des villes jarolitaient
des lumieres et des idees dindependance morale repandues autour des
grands monasteres, eprouvaient le besoin d'une autorite publique et
d'une administration interieure, a l'imitation de Yautorite unique du
saint-siege et de l'organisation intcrieure des couvents; elles allaient
reclamer leur part de garantie contre le pouvoir personnel de la Ico-
dalite seculiere et du haut clerge.
Ces deux mouvements sont distincts cependant, et s'ils marchent paralf
lelement, ils sont completement independants l'un de l'autre. Les clercs,
qui enseignaient alors en chaire au milieu d'une _jeunesse avide d'ap-
prendre ce que l'on appelait alors la physique et la theologie, etaient les
premiers a quzililier (YCÄTÜCTÜÜlÜS les tentatives de liberte des villes. Dc
meme que les bourgeois qui reclamaient, et obtenaient au, besoin par la
force, des franchises destinces a proteger la liberte du commerce et de
l'industrie, poursuivaient a coups de pierres lesdiseiples d'Abailard. Telle
est cette epoque (Yenfantement, de contradictions etranges, oü toutes
les classes de la socicte semblaient concourir par des voies mysterieuses
marchaient vers le meme but.
Parmi les abbayes qui avaient ete placees sous la dependance de Cluny,
et qui possedaient les memes privileges, etait l'abbaye de Vczelay. Vers
1119, les comtes de Nevers pretendirent avoir des droits de suzerainete sur
la ville depcndant du monastere. u Ils ne pouvaient voir sans envie les
a grands proiits que Pabbe de Vezelay tirait de l'affluence des etrangers,
a de tout rang ct de tout etat, ainsi que des foires qui se tenaient dgmg
a le bourg, particulierement a la fete de sainte Marie-Madeleine. Cette
a foire attirait durant plusieurs jours un concours nombreux de mar-
a chands, venus soit du royaume de France, soit des communes du Midi,
a et donnait a un bourg de quelques milliers d'amas une importance
a presque egale a celle des grandes villes du temps. Tout serfs qu'ils
a etaient de l'abbaye de Sainte-Marie, les habitants de Vezelay avaient
a graduellement acquis la proprietc de plusieurs domaines situes dans
a lc voisinage; et leur servitude, diminuant par le cours naturel des
e choses, setait peu a peu rädllille 1111 payement des tailles et des aides,
u et a l'obligation de porter leur pain, leur ble et leur vendange, au four,
u au moulin et au pressoir publics, tenus ou alfermes par l'abbaye. Une
u longue querelle, souvent apaisee par l'intervention des papes, mais
a toujours renouvelee sous differents pretextes, süälevfa ainsi entre les
u comtes de Ncvers et les abbes de Sainte-Marie de Vezelay..." Le COIIIIO
a Guillaume, plusieurs fois somme par Pautorite pontificale de renom-m-
u a ses pretentions, les fit valoir avec plus d'acharnement que jamais, et
u legua en mourant a son fils, du meme nom que lui, toute son inimitiä
a contre Pabbayeh Le comte, au retour de la croisade, recommenqa la
Paris,
Lettres sur l'histoire de France, par Aug. Thierry.
1852, P-
1101 ct 1102.