Volltext: [Abaque-Aronde] (T. 1)

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"ponlifes, qui avaient vu l'Eglise preservee des zittacpies des Arabes, des Grecs 
et des Lombards par l'empereur, admettaient cette omnipotence du monar- 
que germain. Mais l'empereur mort, ces nationalites d'origines dilferentes, 
reunies par la puissance du genie d'un seul homme, devaient se diviser de 
nouveau; le cierge devait tenter de conquerir pied apied le pouvoir spirituel, 
que sarrogeaient alors les successeurs de (lharlemagne, non pour le sauve- 
garder, mais pour detruire toute liberte dans l'Eglise, et trafiquer des biens 
et clig-nites eeclesiastiques. Les germes de la feodalite qui existaient dans 
l'esprit des Francs vinrent encore contribuer a desunir le faisceau si labo- 
rieusement lie par ce grand prince. Cinquante ans apres sa mort, chaque 
peuple reprend son allure naturelle; l'art de l'architecture se fractionne, le 
geuie particulier a chaque contrec se peint dans les monuments des 1x0 et 
x" sieeles. Pendant les x10 et X116 siecles, la diversite est encore plus marquee. 
Chaque province forme une ecole. Le systeme feodal reagit sur l'architec- 
ture; de meme que chaque seigneur s'enferme dans son domaine, que 
chaque (lioeese s'isole du diocese voisin. l'art de batir se modele s11r cette 
nouvelle organisation politique. Les constructeurs ne vontplus chercher 
des materiaux precieux au loin, ifusent plus des meules recettes ; ils tra- 
vaillent sur leur sol, emploient les materiaux a leur portee, modifient leurs 
proccdes en raison du climat sous lequel ils vivent, ou les soumettent a des 
influences toutes locales. Un seul lien unit encore tous ces travaux qui 
sexecutent isolement: les etablissements religieux. Le cierge regulier, 
qui, pour conquerir le pouvoir spirituel, n'avait pas peu contribue au mor- 
cellement du pouvoir temporel, soumis lui-memc a la cour de Bomo, fait 
converger toutes ces voies clifferentes vers un meme but ou elles devaient 
se rencontrer un jour. On comprendra combien ces labeurs isoles devaient 
fertiliser le sol des arts, et quel immense devcloppement l'architecture 
allait prendre, apres tant d'efforts partiels, lorsque Funite gouvernemen- 
tale, renaissante au X1112 sicele, reunirait sous sa main tous ces esprits 
assouplis par une longue pratique et par la clifliculte vaincue. 
Parmi les arts, l'art de l'architecture est certainement celui qui a le plus 
(Yaffinite avec les instincts, les idees, les moeurs, les progres, les besoins 
des peuples ; il est donc difficile de se rendre compte de la direction qu'il 
prend, des resultats auxquels il est amene, si l'on ne con nait les tendances 
et le genie des populations au milieu desquelles il s'est (leveloppe. Depuis 
le xvne sieclc la personnulitä du peuple en France atoujours etc absorber; 
par le gouvernement; les arts sont devenus oficiels, quitte a reagir vio- 
lemment dans leur domaine, comme la politique dans le sien 5100111111105 
epoques. Mais au XIIÜ siecle, au milieu de cette societe morcelee, 011 le 
regime feodal, faute d'unite, equivalait, moralement parlant, a une 
liberte voisine de la licence, il n'en etait pas ainsi. Le cadre etroit dans 
lequel nous sommes oblige de nous renfermer ne nous permet pas de 
faire marcher de front l'histoire politique et l'histoire de l'architecture du 
vine au xue siecle en France; c'est cependant ce Cllfll filüdfilitiüntüf Si 
l'on voulait expliquer les progres de cet art au milieu des siecles encore 
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