L .i.icui'risc'rcile j M3
chasse, la guerre; comme delassements, les orgies, s'accommodent de
la vie des champs. Aussi, sous la premiere race, les villas sont-elles les
residences preferees des rois et des possesseurs du sol: 1a vivaient ensemble
vainqueurs et vaincus. Ces habitations se composaient d'une suite de bati-
ments destines a l'exploitation, dissemines dans la campagne, et ressem-
l-lant assez a nos grands etablissenents agricoles. La les rois francs tenaient
leur cour, se livraient au plaisir de la chasse et vivaient des produits du sol
rennis dans d'immenses magasins. Quand ces approvisionnements etaient
consommes, ils changeaient de residence. Le batiment d'habitation etait
deeore avec une certaine elegance, quoique fort simple comme construc-
tion et distribution. De vastes portiques, des ecuries, des cours spacieuses,
quelques grands espaces couverts ou l'on convoquait les syuodes des
cveques, ou les rois francs presidaient ces grandes assemblees suivies de
ces festins traditionnels qui degeneraient en orgies, composaient la resi-
deuce du chef. u Autour du principal corps de logis se trouvaient disposes
a par ordre les logements des officiers du palais, soit barbares, soit romains
a d'origine... D'autres maisons de moindre apparence etaient occupees
a par un grand nombre de familles qui exercaient, hommes et femmes,
a toutes sortes de metiers, depuis Forfevrerie et la fabrique d'armes,
a jusqu'a l'etat de tisserand et de corroyenrl... n
Pendant la periode merovingienne les villes seules etaient fortifiees. Les
villw etaient ouvertes, defendues seulement par des palissades et des fosses.
Sous les rois de la premiere race, la feodalite n'existe pas encore; les
leudes ne sont que de grands proprietaires etablis sur le sol gallo-romain,
soumis a une autorite superieure, celle du chef franc, mais autorite qui
skilfaiblit a mesure que le souvenir de la conquete, de la vie commune
des camps se perd. Les nouveaux possesseurs des terres, eloignes les uns
(les autres, separes par des forets ou des terres vagues devastees par les
guerres, pouvaient setendre a leur aise, ne rencontraient pas d'attaques
{trangeres a repousser, et n'avaient pas besoin de chercher a empieler
sur les proprietes de leurs voisins. Toutefois ces hommes habitues a la
vie aventureuse, au pillage, IIU brigandage le plus elfrene, ne pouvaient
devenir tout a coup de tranquilles proprietaires se contentant de leur part
de conquete; ils se ruaient, autant par desuauvrement que par amour du
gain, sur les etablissements religieux, sur les villages ouverts, pour peu
qu"il S'y trouvai; quelque chose a prendre. Aussi voit-on peu a peu les
monasteres, les agglomerations gallo-romaines, quitter les plaines, le cours
des lleuves, pour se refugier sur les points eleves et s'y fortifier. Le plat
pays est abandonne aux courses des possesseurs du sol, qui, ne trouvant
plus devant eux que les lils ou les petits-fils de leurs compagnons d'armes,
les attaquent et pillent leurs villa). C'est alors qu'elles s'entonrent de
murailles, de fosses profonds; mais, mal placees pour se defendre, les
1 AÜH- Thicrrv,
(Paris, 1846)_
Räcits
des
ienzps
märovivzgiens,
tome
PZIgC
2531
lit.
F urne