destination differente, portaient chez les Romains des noms provenant du celtique ou gam-
lois. Le petoritzam ou pewrritzem, servant surtout au transport des esclaves et des personnes
de condition inferieure, regarde comme emprunte aux Gaulois, tenait son nom de deux mots
celtiques : petour, quatre, et air, roue. La rlzedrt, de nom purement gaulois, confondue souvent
avec 1a carruoa comme une seule et meme chose, etait egalement une voiture de transport
montee sur quatre roues, mais a l'usage des gens aises; et cette meme origine se retrouve
encore dans le nom gaulois du panier d'osier, la benne, qui, faite en grand fourgon, se mon-
tait aussi sur quatre roues: Si l'on ajoute a ces presomptions de la provenance de la char-
rette a quatre roues, la forme de la couverture de la maison roulante,_de Parauat-us currus,
selon l'expression romaine, n'est-il pas permis de supposer que la figure en arche de la
charrette asiatique est en rapport direct avec le nom du bahut rectangulaire breton, conservant
jusqu'en, nos jours son nom d'arabe, provenu vraisemblablement de la charrette dans laquelle il
fut apport-e. Le soi-disant caryaanfzzfiz romain dans lequel les rois merovingiens se faisaient
trainer par des boeufs, ce chariot ä quatre roues egales, couvert en berceau demi-circulaire,
etvdont le plancher portait directement sur les essieux, etait la voiture nationale des Gaulois,
et le mot de CCWPBIZÜLHZ, quoiqu'il designe particulierement certaines especes de voitures en
usage a Rome, doit etre pris ici dans son sens generique, celui de charpenterzfe , qui sert a
distinguer les vehiculcs de joncs tresses, du plus grossier usage, des voitures d'une construc-
tion plus relevee.
Pour se rendre compte du peu d'avancement dans lequel on trouve la carrosserie au quin-
zieme siecle, ou la voiture de luxe conserve encore l'aspect d'une charrette dont le plancher
porte directement sur l'essieu des roues, dest-it-dire d'un principe si primitif que cette mon-
ture 11e diifere en rien de celle des chariots de guerre en usage chez tous les peuples anciens,
de ceux dont il est parle dans la Genese, comme de ceux des Scythes antiques, de ceux des
jeux olympiques, aussi bien de ceux des triomphateurs romains, il faut savoir que la carrosserie
n'eut aucune espece d'importance pendant la plus grande partie du moyenäige. Les moeurs
guerrieres de la feodalite, pendant une longue suite de siecles s'opposaient a 1a mollesse qui
pouvait rendre incapable du service militaire. Ces peuples cavaliers estimaient mediocrement
l'homme qui se faisait trainer dans un vehicule quelconque. Il fallait etre age, et de plus in-
firme, comme Yeveque anglais, saint Erkenivald, pour se servir en 675 d'une sorte de voiture
ou chaise a roues. Le mauvais etat des routes et les moeurs chevaleresques bornerent a des
emplois tres restreints l'usage des voitures roulantes et meme des litieres. (Yetait sur des
animaux de monture que les maitres et les valets, hommes et dames, laics et pretres, faisaient
habituellement leurs promenades et leurs voyages. On y employait les chevaux et les mules;
les femmes et les moines, moins habiles a manier le cheval, moins hardis, se servaient sou-
ventdanesses, les trouvant plus commodes. Monter a cheval ou se faire porter en litierc
etait repute 1e plus noble.
Apres les croisades, il parait cependant que l'usage des voitures se repandit avec assez