etait remis sur la vue seule des lettres patentes du suzerain. Rmzdabla ä grandaforce, tous les
hommes du seigneur, proprietaire du chatcau, etaient tenus de se tourner contre leur seigneur
pour aider le suzerain a prendre 1e chateau, et cela sous peine de voir leurs biens eonfisques
(Brussel, Nouvel Elmvneaz de l'usage des fiefs en France; Paris, 1725).
La peinture, ainsi que 1e dit Montfaucon, nous montre la prise du roi de N avarre. Il est
a table et dine avec le Dauphin et d'autres seigneurs ci-devant nommes. Les deux rois, celui
de France et celui de N avarre, sont reconnaissables a la couronne orfevree dont leur chapel
est entoure. L'homme saisi en meme temps que Charles le Mauvais est probablement 1e
comte d'Harcourt. Le Dauphin est apparemment le dernier assis sur ce rang; il parait bien
plus jeune que les autres; a comme la table, fort etroite, etait extremelnent longue, il n'en
parait ici qu'une partie. n
Selon l'usage, les convives sont assis d'un cote de cette table, et celle-ci est assez peu large
pour que le service puisse se faire en face des personnes assises. Le long banc avec dossier et
marchepied, siege d'honneur, est 1e banc que l'on trouvait ordinairement dans la grand'salle,
a l'une de ses extremites, souvent sur une estrade. Ce banc de bois, divise par des appuis, cou-
servant le caractere d'un meuble pouvant etre deplace, est de la famille de la forme ou fourme,
mot qui designe geueralement le banc divise en stalles, avec appuis, dossier, parfois sur-
monte d'un dais; ce siege d'honneur fut, pendant le cours du moyen age, de figures et de
dimensions tres varices. Ce qui distingue les formes en usage dans l'ordre civil de celles usi-
tees dans l'ordre religieux, c'est que les premieres ne sont que des bancs divises, des bancs
continus, ou chaque place est marquee par une separation n'ayant pas meme toujours le
caractere düzccoudoir, tandis que les autres sont faites comme de veritables stalles, avec des
sieges a bascule. Le banc que 1'011 voit ici, muni du marchepied du siege d'honneur, selon
l'usage roman, mettait en evidence les personnages assis a des tables specialement dressees
pour eux, dest-a-dire elevees en raison de la hauteur du marchepied. Dans les repas des cours
plänieres, le souverain presidant au festin dont le service etait fait par des nobles, le banc
d'honneur se trouvait si haut place, que souvent ou faisait le service a cheval.
La table a manger, pour laquelle, meme petite, et destinee a deux personnes, on aifectait la
forme barlongue, ne se surchargeait, d'ordinaire, ni des vins ni des mets disposes sur les buf-
fets et credences; les serviteurs n'apportaient sur la table que l'assiette d'argent ou d'etain dans
laquelle Pecuyer tranchant avait dispose la piece de viande decoupee, et 1e hanap contenant le
vin verse apres en avoir fait l'essai. Les serviteurs prescntaient meme souvent en face des
personnes assises des plats ou, grace a Fetroitesse de la table, onpouvait prendre le morceau
qui convenait.
La rapidite avec laquelle on dressait et on enlevait les tables a manger dans les grand'salles
des chateaux, indique assez que ces meubles n'etaient que des panneaux poses sur des tre-
teaux mobiles. Suivant le nombre des convives on dressait, en les disposant bout a bout,
un nombre plus ou moins considerable de ces panneaux.