Le lieu est d'ailleurs un endroit de reunioils exceptionnelles, comme le montre, avec une nai-
vete spirituelle, le peintre qui a echelonne des toiles d'araignee aux angles des murs.
La couronne royale, radiee a l'antique, se complete ici d'un bonnet elevc affectant la forme
de la tiare laapale : elle devient ainsi une couronne fermee, demcuree, en principe, la couronne
royale.
A ce moment et dans ces circonstances, le choix de cette forme nc dut pas etre fortuit, et
peut-etre la tiare posee sur la tete du roi indique-t-elle une investiture, d'un caraetere plus
prononce encore qu'auparavant, du gardien des lois fondamentales de Pliltat dont Pimmutabi-
lite canonique se trouvait ainsi assimilee aux canons du dogme religieux, sur lesquels veille le
vicaire de 1-0. coiffe de la tiare.
Dansice tableau, qui est au moins une fiction par la simultaneite des actions, la these an-
glaise est representee par un docteur en droit des plus hautes facultes, naturellement. Nous ne
savons si, en eifet, Iildouard III, se iit representer par un apologiste du droit (le prowimitä dans
le conseil des barons ou le rcgcnt de France fut proclame roi. Ce que l'on voit ici c'est que s'il
y eut un mandataire charge de cette mission, son role n'etait point sans perils; on lui coupe la
parole, et le courtisan qui s'avance vers le discoureur fait assez comprendre par son geste qu'il
se dispose a aider, au besoin, la retraite de Paventureux docteur.
Les gens que l'on voit quitter Passemblec se dirigent vers les provinces et vont porter aux
Pairs et aux grands du royaume les ordres du roi de France pour se trouver aux eeremonies de
son sacre, le 27 mai, jour de la 'l'rinite 1328.
Les costumes qui figurent ici, en pleine mode vers 1430, sont decrits dans plusieurs de nos
notices, principalement dans celle de la pl. Europe, moyen fige, ayant pour signe 1a Couronne;
sauf l'habillement du souverain et celui du docteur, en costumes riches et de ceremonie, les
autres sont generalement d'un aspect simple quant a la nature des etoffes, la plupart depour-
vues de broderies.
Le luxe ne consistait point alors a porter des habits fastueux, necessitant de fortes depenses.
L'ideal etait de se montrer chaque jour avec un costume nouveau. La varfkmoe en lzabfifs est le
principe du manuel de conduite que le poete Michault rimait vers ce temps pour l'usage des
iils de famille. C'est parla qu'il les pique au jeu de la parure cc un jour soyez en bleu, un autre
en blanc, un autre en gris... Aujourd'hui portez robes longues comme un docteur de facultes,
demain il vous faudra toutes pieces rognees et etroites... surtout ne faites pas garenne de vos
habits; on vous les apporte le matin, donnez-les le soir et tot faites-vous-en commander
d'autres. a
Pour habillement de tete, on avait a choisir entre le chapeau et le chaperon. En fait de cha-
peaux on ne voit guere ici que des chapeaux liants, plus ou moins pointus, aux bords TÜv
trousses par derriere, rabattus par devant. On les posait sur le sommet de la tete, en laissant
voir le plus possible les cheveux assez longs, crepes et separes par une raie qui, du milieu du
front, allait parfois jusqu'a separer la masse entiere de la chevelure en deux parties, ainsi que