NO 13.
Xlc siecle. Iilpoque de Philippe I". Cotte d'armes ou
brmiqine, faite de toile forte en plusieurs doubles, quel-
quefois de cuir, et couverte d'anneaux cousus sur l'e-
tolfe (voir le detail, no 1). La broigne normande re-
presentee ici (ce costume de guerre est forme avec les
renseignements fournis par la tapisserie de Bayeux)
etait une tunique defensive a manches courtes, dont
le capuchon ou camail faisait partie, et qui se ter-
minait par en bas non en jupe, mais en un calecon
ample; pour mettre ce vetement, il fallait d'abord y
passer les jambes; le haut de la cotte s'abaissait sur
le devant a cet effet, puis etait releve et fixe a la
hauteur des epaules. Les annelets de fer qui faisaient
la defense de la broigne ctaient simplement ranges
les uns a cote des autres, et maintenus par une forte
ganse et des coutures. Ces anneaux tangents , non en-
chevetres comme ceux des mailles, constituaient un
preservatif snfüsant pour dispenser du pourpoint de
peau ou de toile rembourree, 1e gfnnbison, qu'il fallait
mettre sous la cotte maillee simple, pour eviter les
contusions. Le casque est en fer et bronze, peint aux
couleurs de l'homme (Parures (voir 1e dessus du tim-
bre, x10 2) ; il est ovoide, ou quelquefois aussi, coni-
que ; le nasal est fixe, faisant partie du casque meme
qui est muni d'un couvre-nuque. Ifepec conserve les
memes caracteres generaux. La poignee reste sensible-
ment la infime; elle est simple, a croix droite, le pom-
meau plat et circulaire, la lame large, peu aiguä, assez
courte, servant surtout a frapper de taille; sa pointe,
au lieu dY-ztre formee par 1a diminution progressive
de la lame est recoupce comme la pointe de certains
glaives antiques. Le bouclier, qui a 1a forme allongcc
d'une amande, en pointe par 1e bas, en rond par le
haut (voir no 4), enveloppait lc corps de sa convexite.
On le suspendait au cou par une courroie, la guiye
ou guiche, et on le portait, la pointe en arricre, sur
liepaule gauche; les enarmes dont ce bouclier etait
pourvu formaient un rectangle dans lequel on passait
1a main. Cette arme defensive etait en bois, recou-
verte de cuir maintenu par une garniture de fer; le
bouclier etait matelasse et pique a Pinterieur, sou-
vent peint, et orne de figures qui näätaient pas en-
core des armoiries, mais un signe de reconnaissance.
Uumbo est petit ou mäme ne iigure pas sur cette
arme. Les gants sont de peau, 1e pouce seul est de-
tache. Les chaussures sont en cuir, les jambes enve-
loppees de peau. La lance est ornee d'un guidon aux
couleurs de celui qui la porte. Deperon, no 3, est
court; sa presence est ici plus indiquee que dans les
exemples ci-dessus. La constitution fäodale atteignait
au XIO siväcle tout son däveloppelnent; 1e vdritable
homme d'armes ätait alors le cavalier, 1e noble, accom-
pagne d'une sorte de domesticitcä, de valets, formant
ä. peu präs seuls l'infanterie ; ciätait tout 1e contraire
de ce qui avait eu lieu du temps de Oharlemagne,
alors que l'infanterie constituait 1a. principale force
des armäes organisäes.
XIIC siecle. Regne de Louis le Gros. Le bouclier
de bois peint est de forme allongee comme dans
l'exemple precedent ; seulement la partie supe-
rieure en est droite, il est, en outre de plus grande
taille, couvrant l'homme tout entier, et porte un
fort umbo tres saillant. La cotte de mailles ou lmu-
bert (voir le detail n" 6, 10, et 11) est posee sur une
longue robe de laine bleue, a manches jaunes, recou-
vrant le gambison. Un poignet de cuir rouge, des gants
de cuir aux doigts cletaches, des souliers de cuir gar-
nis d'acier, des eperons dores, un casque en fer peint,
muni d'un large nasal et (l'un couvre-nuque flottant
au gre des mouvements du cheval, un camail de laine,
egaye de points d'or brocles, completent ce costume
de guerre, dont la. ceinture, la suspension de Pepde,
la guige, enrichies de metal et de pierres fines, sont
le plus brillant ornement. Uepee au riche fourreau est
tres large au talon. Quant s. Poliphant d'ivoire tenu
en main, cfetait un des attributs de la. noblessede le
porter suspendu au cou.
Ce costume est l'habillement de guerre sous lequel
est represente Geoifroy Plantagenet sur un emuil
celebre du Mans. Plus encore qu'au XIC siecle, les
hommes a cheval comptaient seuls pour quelque
chose. C'est le baron, suivi des courtilliers et des va-
lets, qui clesarconne l'ennemi.
No 15'
XIIIe siecle. Commencement du regne de saint Louis.
Le corps est complütemcnt couvert de mailles. Le
haubert, mis par dessus une tunique rouge, se prolonge
sur la täte de maniere ä. former un capuchon et sur les
mains qu'il contient dans une sorte de poche; le haut-
de-chausses, attache ä, la ceinture, couvre les pieds.
Un bourrelet rembourre, place sur le capuchon, sert
d'assiette au heaume cylindrique, ä. timbre plat, lacd ,
cfcst-ä-dire fixe dans 1e dos par une courroie boucle-e.
Une cotte flottante, de soie epaisse, recouvre 1e hau-
bert, qu'elle preserve contre 1e soleil et 1a. pluie, et
aide ä. amortir les coups. Iiepee longue, ä. cannelure