blaient que dans les solennites. En campagne, dans
les chevauchces, les bourgeois de la fin du XVe sieele,
portaient la houppelande descendant ä. mi-cuisses;
les houppelandes courtes etaient generaleinent por-
tees pour aller i: pied, par la ville. Quant u la shoup-
pelande longue, finement fourree, detait un vätement
pare, reserve aux personnes de qualite. On y em-
ployait les plus riches etoifes, brocnrts et autres;
la ceinture en etait faite de torsades d'or ou de soie
avec des glandsfon placnit souvent sous 1e collet,
sur les epaules, des colliers orfevrüs ä un ou plusieurs
rangs, aboutissant ä une pendeloque. Le port de ce
vetement de ceremonie etait un privilege de la. haute
noblesse ; il etait enjoint aux pages et varlets de ne
pas porter de houppelande dcpassant le dessus du
genou, meme pour la chasse. Louis II est coiffe
du chaperon pose en bonnet, sans queue pendante.
Cette disposition est la cornette en crete de coq, la
coquarde. Üoqzzard a longtemps voulu dire elegaut, et
le mot de coquet, coquetterie, en est reste.
NOS T et 8.
Ce sont de jeunes elegants de la cour de Charles V11.
Ils ne portent pas les mnhoitres et leur sur-cotte
courte n'a ni l'ampleur, ni la raideur du corset-sangle.
Ils sont coiffes de chapeaux coniques ä. forme tron-
quee et ä petits bords de feutre mou qu'on filiSfllt
alors de loutre ou de poil de chevre, et meme de
bourre de laine et de coton. Il avait etc interdit d'a-
bord d'en augmenter la raideur par des apprüts, puis
on ne permit (Ternpeser que les feutres blancs et gris,
non les noirs. On ornait ce chapeau presque sans
bords de chaines ou de fermoirs d'or et d'argent et,
comme on 1e voit, de plumes posz-äes a Tarriiere et re-
courbeäes en avant sur le sommet. O11 portait encore
peu de plumes au chapeau; detait une invention de
1345 environ, mais l'importation des plumes fut
longue a süätablir de maniäre 51. räpondre aux besoins
de la consommation.
Nos deux jeunes gens ont des hauts-de-chausses a
pied, recouvrant le soulier ä la poulaine.
No 10.
Charles I", duc de Bourbon, pair et grand chambrier
de France. Il est habille d'un surtout touchant ä.
terre, sans ceinture, et largement ouvert du haut en
bas. Ce vetement ä revers, est retenu dans sa partie
superienre par des cordons. Le petit chaperon noir
est de forme presquemoderne; la plume en est dis-
posoe comme nous venons de le voir. Nous n'avons
rien ä dire du corset. Quant au decouvert et a la cou-
leur du haut-de-chausses qui ne sauraient etre plus
oses, nous nous demandons ce qu'aurait pense le
chroniqueur de, Saint-Denis qui parlait en 1346 (f de
la deshonnestete de vestnre de divers habits qui
couraient communoment par le royaume de France.
On avait fait de singuliers progres depuis ce temps
lat, La dague Hue et assez longue que porte cet cle-
gant seigneur est suspendue au devant de son corps
d'une facon assez remarquable; le cordon d'or qui
soutient cette dague semble accroche de chaque cote
du corps ä. quelque agrafe ou bouton que l'on ne voit
pas. L'ensemble de ce costume a. ete compose par
un rafiine de haut goüt.
(Documents tirais du portefeuille de Gaignäres,
Bilwl, nat.
cabinet des Estampes.
Voifpour le texte : Monzfflzucon
et MM. Quicherat et Viollet-le-Duc.)