Jean de Montugu, seigneur de Montagu en Laye et
de Marcoussi, conseiller et chambellun du Roi, deca-
pite en 1409, sur les ordres du duc de Bourgogne.
Jean de Montagu est vetudu surcot ä. manches ou-
vertes dans leur parcours, et fermees aux extremites
que gonflent les mahoitres. Ces fausses epaizles sur-
montent et elm-gissent les veritables; les bras sor-
tant des manches montrent la couleur de la. cotte,
et le col noir du pour-point depusse la, bordure de
fourrure qui se trouve il." l'encolure de la surcotte.
La bordure de meme faoon se retrouve ä l'ouverture
des manches, ä leur extremite, et au bas de la jupe
qui est d'une longueur moyenne; le vetement b. plis
üxes est tres serre ä la taille allonges par la iine
ceinture d'un pend, juste au milieu, une courte
doge. Jean de Montagu est coiffe d'une espece de
bourrelet en forme de couronne rehausse de pierre-
ries. Ce bourrelet uni et sans plis est b. fond blanc.
Ce fut pour le couvre-chef du temps une couleur
fort ä. la mode. En 1413, dit un des memoires con-
temporains, on les voulait avoir blancs; tant en
(t avait que tout partout vous ne vissiez gnere autres
(I clxaperons. I) Ce seigneur n, sur son habit un col-
lier de feuilles de coudre d'or entrelacees. On por-
tait ainsi et les costumes de cette planche en
offrent plusieurs exemples, des colliers d'hommes
de diverses formes 2 grosses clmines u. ohainons ou
en gourmettes; chainettes en deux ou trois rangs;
torsades avec pondeloques ou grelots; feuilles d'or
clecoupees en grosses perles d'or. On appelait le bi-
jou qui pendait au milieu le pentacol.
Charles de Montagu, fils du prücedent, chambellan du
duc de Guyenne, me ä. Azincourt. Son costume
est en tout semblable ä celui de son pere, sauf les
manches ouvertes qui sont taillzzdees ä. la mode du
temps du roi Jean, et ne peuvent servir que de pa-
rure; elles ne sauraient comme les autres, ätre em-
mantelees.
Louis II, {ils de Louis I", roi de Naples, mort en 1417.
Louis Il est revät-u de la. Imuppelanrle. Ce väte-
ment remplaga sous Charles VI le surcot, 1e man-
teau, les cloches, la housse qui ne fut que passa-
gäre, enfin toutes les sortes de väbements usitzäs
jusque-lai. Ce n'est qu'il la fin du rbgne de Charles V,
que la houppelande commence a figurer dans les
comptes de depense de la maison royale; ce n'est
qu'apres sa mort qu'elle devint d'un usage general.
La houppelande est une robe a collet montant ou-
verte par devant, fourree dans toutes ses parties, la
fourrure formant un bourrelet apparent au-dessus
du collet. Elle etait de drap de laine et de soie et
s'endossait comme un pardessus moderne. On sup-
pose qu'elle est venue du Midi, et que c'est le vete-
ment que les Proveugzaux nommaient : pelamlo. On
la portait d'abord sans ceinture ; elle genait d'autant
plus alors les mouvements que Fetoffe en etait epaisse,
et que ses volumineuses manches trainant ä. terre
etaient doublees de fourrure, comme le reste. On
prit le parti d'en ajuster le corsage, de diminuer les
manches, qui snbirent d'ailleurs bien des modifica-
tions, lorsqu'il fallut notamment loger les mahoitres
et la serrer a la taille par une ceinture independante
du vetement. Le collet resta boutonne, ou agrafe en
dessous, laissant passer un passe-poil, comme a l'o-
ligne, ainsi que la partie superieure jusqu'a la hau-
teur du nombril. Outre sa grande ouverture de face
qui permettait de la mettre comme un surtout, la
houppelande fut d'abord fendue lateralement , a
droite et a gauche, jusqrfa la hauteur des hanches,
puis on ne la fondit plus sur le cote. Cette robe que
les nobles fourraicnt d'her1nine ou de martre zibelinc,
les bourgeois (Tecurcuil ou de peau d'agneau, que,
lorsque la disette des fourrures se fit sentir, on doubla
de velours, de satin, et meme de laine, etait un ve-
tement parfaitement confortable; cette qualite suHit
certainement pour expliquer l'adoption rapide et ge-
nerale qui en fut faite; mais il est a croire que l'a-
doption en fut d'autant plus facile, que l'on vit dans
son emploi un palliatif affaiblissent Yinconvenance du
decouvert des hauts-de-chausses collants, visibles jus-
qu'aux hanches, que la mode deja tyrannique, impo-
sait. La houppelande etait un habit de ville, de che-
vaucllee et de ceremonie. Il y en avait de longues, ä.
IDl-CÜlSSBS, descendant aux genoux; il y en avait de
tres courtes pour le cheval; la houppelande paree
etait la plus longue et tombait sur les pieds. Les
nobles hommes d'armes portaient pour chevaucher
de ces longs surtouts tombant sur Tetrier, et qui ser-
vaient non seulement a preserver du froid, mais en-
core a garantir de la rouille les armes alors habituel-
lement polies. Les bourgeois portaient a la ville des
houppelandes longues, en etoife de laine et modes-
tement fourrees. Elles convenaient surtout aux per-
sonnes d'un äge mür; les jeunes gens ne s'en affu-