raitre les fourrures; mais celles-la venaient de PAmerique du Nord. Il en a ete fait depuis d'aussi
larges consommations; mais a aucune epoque on n'a plus fait montre des fourrures, elles n'ont
etc l'objet d'un luxe plus general, que pendant les XIVE et XVe siecles. L'usage en etait cons_
tant, car il n'y avait pas alors de vetements de saison, sauf pour quelques pieces de detail, les
chapels, les chaussures; on portait en quantite variable les vetements de corps servant a toutes
les epoques de l'annexe. On les accumulait en les superposant, selon la rigueur de la tempera-
turc. Des le XIVe siecle, les femmes userent des fourrures apparentes avec un goüt remar-
quable; c'est en les employant pour la partie superieure de la surcotte, qu'elles corrigerent ce
que la cotte hardie avait de reprochable, en son aspect de longue gaine, de fourreau non in-
terrompu. Elles inventerent ces gracieux corsages de foiurure prolonges au dessus des hanches,
relies a la jupe en une ligne plus ou moins sinueuse, dont le plastron plus ou moins large, plus
ou moins evide, degageait la taille et la naissance de la hanche couvertes de la cette de des-
sous. C'est surtout dans ce costume gracieux que les elegantes chatelaines du moyen age ont
survecu dans les souvenirs, comme si, par une approbation unanime, les generations s'etaient
plu tacitement a les revoir surtout dans la blanche hermine qu'elles ont su si bien disposer.
Ce genre de luxe eut d'ailleurs une duree prolongäe; les mercs leguaient leurs nobles costumes
iburres a leurs filles, et celles-ci continuaient a en user dans les grandes occasions, longtemps
encore apres leur grande vogue. Elles portaient notamment le surcot pare le jour de leur
mariage. Les epousees qui n'en avaient pas le lonaient aux fripiers.
On doit remarquer que les femmes d'alors, en se decolletant avec une certaine hardiesse,
eviterent de laisser paraitre la moindre partie du linge de corps. On se servait des blancheurs
estompees de la mousseline pour les voiles, ce qui seyait au visage; mais on opposait imme-
diatement la vigueur des velours ou des soieries, ou bien l'eclat de Yhcrmine aux blaneheurs
de la carnation. Les coiffures feminines furent pendant ce temps d'une grande variete, allant
du cercle d'or antique, de la couronne, aux hauts hennins que nous verrons autre part. Ce que
l'on peut observer ici c'est que, comme on s'appliquait a degager le cou et les epaules, on re-
courut a une disposition particuliere de la chevelure sans chignon; a cet effet on divisait les
cheveux en deux parties a partir de la nuque; on ramenait chacune de ces parties au haut de
la tete, de chaque cote; on nattait les extremites, et on les laissait retomber verticalement au
devant de l'oreille; le tout etait üxe par la couronne d'or ornee de pierreries. Plus tard, eprou-
vant Yinconvenient de ces nattes de cheveux dont la mobilite etait genante, qui masquaient
l'oreille, et dont la maigreur etait defavorable au visage, on grossit les nattes, en les allongeant
par des moyens artificiels, et on fixa la partie nattee en faisant retourner les cheveux a leur
point de depart, ce qui donnait une courbe heureuse de chaque cote de la tete. On avait sup-
prime la mobilite et obtenu une grace reelle. Cette mode dura longtemps et ses variantes
porterent sur le plus ou moins de volume donne a ces nattes par des moyens factices. Ce genre
de chevelure fut combine avec d'autres coiffures que la couronne. Le costume des hommes
subit pendant ce meme temps des modifications qui, sons certains rapports, furent loin d'etre