tournure militaire. Les cheveux coupes courts, et la barbe (le bouc, taillee en pointe, comme
la portaient les Espagnols, degagee en dessous, convenaient sous le bassinet qui devint le
casque usuel de guerre; le heaume n'etait plus porte ailleurs que dans les tournois.
Vers 1340, sous Philippe de Valois , l'armure se trouvait avoir change entierement de
forme et de caractere. La cotte d'armes s'arrete alors au haut de la cuisse, le costume est
court et collant. Les monuments de cette epoque sont en grand nombre, et, quoique les de-
tails varient a l'infini, le type de l'armure est toujours le meme. La partie anterieure des
membres est d'abord seule garnie de plaques maintenues sur la maille par des courroies;
les articulations du coude et de Pepaule sont couvertes par des rondelles ou rouelles, les
cuisses portent des cuissards complets en cuir bouilli; l'articulation du genou, protegee
d'abord par une piece en cuir qui se relie aux cuissards et aux greves par des clous rives,
voit son systeme defensif complete par la genouillere en cuir, liee a l'armure par des cour-
roies qui passent par-dessous le jarret. Puis, les avant-bras droits sont defendus par des
brassards d'acier complets qu'on appelle des canons on applique aux cuissards les lames
mobiles a recouvrement qui rappellent les ecailles de la queue de Pecrevisse (Voir le
groupe n" 2); ce systeme ingenieux s'etend aux solerets ; enfin les greves a charnieres sont
completes. Cette armure a plates d'acier est simple et blanche, et son ensemble lui valut, sous
Charles VII, le nom de, harnais blanc. Chacun d'ailleurs s'armait a sa fantaisie, et la mode
tenait sa place dans le costume militaire comme dans le costume civil; les solerets en
pointe allongee, a la poulaine, quoiqu'encore plus incommodes a Parmee qu'a la ville, ne
faisaient pas moins fureur parmi les gens d'armes.
Au lieu de poser le_ casque, comme on le faisait autrefois, par-dessus la coiffe de mailles
on mit le bassinet a nu sur le chef; le camail qui enveloppait le cou fut lace sur les
bords du casque. Le visage fut couvert par un masque de fer, perce de trous pour la visee
et le passage de l'air, et avangant en forme conique pour loger le nez a l'aise et aider aussi
a la respiration. La visiere s'ouvrait au moyen de charnieres, ou s'abaissait et se relevait
sur des pivots ; baisses, elle donnait au combattant le profil d'un animal a museau pointu.
Le camail avait ete separe du haubert, vers 1300 environ, dit Viollet le Duc; vers 1a
meme epoque on avait aussi pris l'habitude de surmonter les casques de cimiers, d'orne-
ments tres visibles. Celui qui se trouve sur le casque de l'un de nos cavaliers, quoique deja
fort bizarre, est cependant des plus simples; il y avait tel de ces cimiers ou les figures etaient
de si grande taille et tellement accumulees que la tete du chevalier en etait surmontee
a une hauteur de plus de deux pieds. Les doigts du gantelet de fer etaient articules comme
les solerets. Ifeperon a molettes etait en usage depuis la fin du treizieme siecle.
La piece la plus caracbäristique de l'habillement des femmes sous les rois J ean et
Charles V, les corsets fendus sur les cäfäs, que les dames et les filles suivantes des compagnies
anglaises apporterent; en France, ne figure pas dans 1a cotte hardie que l'on voit ici. Les trois