recouvrant les uns les autres, et disposes en sens
inverse d'une rangee a l'autre; une corde recouverte
de soie, passant dans la rangee, maintient les an-
neaux. Quant au terme de plates applique ä. ce sys-
teme d'anneaux ou de petites plaques disposes a plat
et se recouvrant les uns les autres, il est deünitive-
ment reste aux pieces d'armure qui, des ce moment,
furent adjointes ä. la. broigne; cfetaient des mor-
ceaux de fer battu destines a resister aux coups des
masses, des haches d'armes, des lourdes epees. Ces
pieces de fer battu consistaient en ailettes sur les
epaules, en arriäre-bras et cubitiüres sur les bras et
les coudes, en genouilläres et grizves sur les genoux
et les jambes ; ces plates additionnelles n'enveloppent
point les parties du corps qu'elles protegent. Les
ailettes portaient generalement les armoiries du che-
valier. Les gants et les souliers etaient de cuir sous
la broigne qui en defendait Yexteiieur.
Les eperons, espourons, esporons, äsparons, ne sont
plus Peperon a pointe conique des Normands et des
Saxons de la tapisserie de Bayeux,n0 14, mais Yeperon
no 15 dont la branche relevee porte une tige a molette.
La branche relevee, vue ici de profil, est la. double
branche qui embrassait le talon dans son alveole ; on
la bouclait sur le pied par une courroie et elle etait re-
tenue par une autre courroie en sous-pied. La branche
se relevant en arriere eut sa raison d'etre tant qu'on
porta les chausses de maille ou de peau, et cette
raison existait encore a la {in du quatorzieme
siecle, ou la. partie superieure des gteves ne couvrait
pas le talon, mais s'arretait a la hauteur de la che-
ville. La. courbe en avant que l'on donnait a la
branche de Peperon avait pour but d'eviter la. fatigue
des tendons.
La. cotte ä armer ou cotte d'armes de Hugues de
Chätillon est un pardessus sans manches, ceint a la
hauteur de la taille, a partir de laquelle elle est fen-
due sur le devant. Apres l'an 1300 , on voit des
cottes d'armes fendues a. la. fois par devant, par der-
riere, et sur les cotes. Il y a meme des exemples de
cette cotte ou les pans de devant sont entierement
supprimes, de lnaniere a laisser voir le bas du pour-
point qui etait alors pose par-dessus le haubert.
Selon l'usage, 1e baudrier de chevalerie, recouvert
de soie et orne de pieces dbrfevrerie, est accroche a
la. ceinture, obliquement, de droite ä. gauche; d'un
cote est Pepee dans son fourreau de cuir avec an-
neaux et boutetolle de bronze; de l'autre la dague,
dite grand couteau ou misäricorde, attachees l'une et
l'autre par des courroies. La bandouliere du sac du
peler-in est simplement en cuir. La guige du bouclier
est recouverte de soie. Les emaux du bouclier sont
peints sur 1e bois. La lance de cet homme d'armes
est toujours l'arme a hampe lisse, sans poignee ni
contrepoids; elle porte la banniere quadranglzlaire
aux armoiries du chevalier. Ceux qui avaient a leur
solde une troupe d'au moins cinquante hommes
avaient seuls le droit de porter la hanniere quadran-
gulaire et s'appelaient chevaliers bannerets. On desi-
gnait sous le nom de bacheliers ceux qui n'avaient
quele pennon, lequel etait une bande d'etofEe longue
finissant en pointe. Pendant le treizieme siecle,
ainsi que le montrent les vitraux de Ohartres, la
banniere feodale etait un drapeau rectangulaire at-
tache a la hampe par son plus long cote. Lorsqu'un
bachelier pouvait satisfaire aux conditions exigees
pour devenir banneret, il appartenait au commandant
de llarmee auquel le pennon etait presente a de
faire de pennon banniere J) en en coupant la.
pointe.
Selon Du Oange, le roi et les grands feudataires
accompagnes sur 1e champ de bataille d'une bannie-
re et d'un pennon a leurs armes, en usaient ainsi ä.
cause des bannerets et des bacheliers dont ils etaient
suivis; dapres le code des tournois du roi Rene, le
pennon devenait en ce cas l'insigne du commande-
ment general.
Les auteurs des douzieme et treizieme siecles pa-
raissent employer indiiferemment les mots gonfa-
non, gonjenon et banniäre, pour designer un eten-
dard reunissant autour de ses plis les hommes d'ar-
mes d'un baron. Gonfmzon, dit Viollet-le-Duc, etait
synonyme de banniere : il etait quadrangulaire
comme elle, ou termine par des pointes; il etait atta-
che a une hampe de lance autour de laquelle on l'en-
roulait quand on ne combattait pas, et il ne fallait pas
que 1e gonfanon füt tres grand puisque l'on com-
battait avec la lance a laquelle il etait fixe. Sans re-
monter au dela de Pepoque qui nous occupe,i1 sufiit
de constater, d'apres M. Gustave Desjardins, que
dans les vitraux de Ohartres toutes les queues ont dis-
paru, et que depuis cette apparition de la. banniere
au treizieme siecle, et celle du pennon au quator-
zieme, les noms de banniere et de pennon ont , jus-
qu'a la {in du seizieme siecle, signifie tres precise-
ment, le premier, 1m drapeau rectangulaire, destine
exclusivement a recevoir les couleurs et les emblemes
de 1'ecu;1'autre, une piece däätoife ample, terminee
en pointe, qui pouvait etre ornee des armes ou de la
devise. L'ordre de la chevauchee en bataille presen-