l'arme nationale des Anglo-Saxons r. la fin du on-
ziome siecle; elle est frequemment representee dans
1a tapisserie de Bayeux; elle ne porte ni pointes, ni
crocs, et est d'une forme simple. Le fer est fixe lon-
guement sur le manche de bois qui, ä. la hauteur de
la poignee, est largement garni de cuir enroule.
NO 22. Chevalier banneret, de la jin du treiziänze siäcle,
commencement du quatorziäme (epoque de Philippe
1e Bel).
Le roi de France se croisa avec ses fils et ses freres en
1812, mais il n'y eut point d'embarquement, le sou-
verain etant mort en 1314.
Ce chevalier, represente d'emprise le sceau de Hugues
de Chätillon, est muni du bourdon, ou bäton du pele-
rinage, et de Pecharpe du sac porte en bandouliere
que l'on prenait au moment de la ceremonie reli-
gieuse precedant le depart pour la Terre sainte; il
porte sur sa cotte d'armes le signe distinctif de sa
naticnalite. Conformement a 1a decision prise en
communw au camp de Gisors, en 1188 , avant de
partir pour la. troisieme croisade, 1a croix cousue
etait alors, rouge pour les Frangais, blanche pour les
Anglais, verte pour les Flamands. Ce fait est d'au-
tant plus utile a constater que, sans que l'on sache
d'ailleurs a quelle epoque ni pour quel motif, la croix
blanche devint l'enseigne francaise ; elle Fetait pen-
dant la guerre de cent ans, ou la croix rouge etait
passee aux Anglais. Cependant on devait voir encore
en 1363, Jean, roi de France, se croisant a Avignon
qui emprit et en chargea dessus son derrain ve-
tement la vermeille croix. D (Froissart)
Heaume de fer de forme ovoide tronquee ;visiere
vissee, renforcee a la hauteur des oeilleres formant
croix avec un nasal independant, consistant en une
grande fiche vissee en haut sur la visiere meme, en
bas sur le casque. La visiere percee pourla vue, l'est
aussi de quelques trous pour la respiration. Ce n'est
pas encore la visiere a charnieres s'ouvrant comme
1a. porte d'un poele. On enlevait celle-ci en devissant
1e nasal par en bas et les vis laterales fixant la vi-
siere au heaume. Malgre cet expedient, ne de la ne-
cessite de trouver quelque soulagement au supplice
inflige par la coiffure complets, ce supplice restait
si insupportable que, dans la bataille mäme, on
preferait combattre a visage decouvcrt, en rcscrvanl,
le heaume clos pour les revues et les tournois ; c'est
ainsi qu'il advint que peu a peu les chevaliers ac-
compagnes du heaume comme d'un objet de parade,
prirent l'habitude de l'accrocher a l'argon de leur
selle au moyen d'une chainette attenante ä. l'armure
et se terminant en un T introduit dans une ouver-
ture percee en croix au bas du casque, sur le cote,
comme on le voit. La coiffure habituelle etait la
cerveliäre, simple calotte de fer, ou le bacinet, casques
legers concus pour etre portes sous le heaume, ou
encore 1e capel de fer ou chapeau de Montauban
(voir fig. 23, ce casque a rebord).
La crete en forme düäventail dont le 'heaume de
Hugues de Chätillon est surmonte etait 1e cimier a la.
mode mnplumail, sur lequel, generalement, on voyait
les armoiries du chevalier; cet ornement etait assu-
jetti sur une calotte de cuir, le tinzbre, emboitant le
sommet du heaume et Penvironnant d'un tortil ou
d'un cercle en facon de couronne qulaccompagnait
le volet, le bandeau voltigeant au vent derriere la.
täte. Ainsi que Froissart en a fait la remarque, il
ne resta pas necessaire (Yätre duc, comte ou marquis
pour porter la couronne sur son heaume.
Iiarmement de cette epoque est un amas de pla-
ques, de tampons, de chiEons qui, en y comprenant
la. chemise, les braies et les chausses de drap portees
sur la peau, säälevent au nombre de vingt et une
pieces. L'homme sous ce lourd harnais n'est plus
qu'un automate ne pouvant effectuer que des mou-
vements extremement restreints. Ses armes sont at-
tachees apres lui, non pas seulement le fourreau de
Pcpce et de "la dague, mais l'arme meme par une
chainette partant de la poignee et reliee ä. l'armure,
car on etait expose a ne pouvoir les rattraper si
elles cchappaient des mains. Le heaume etait fixe de
meme au dos et a la poitrine. Iiecu etait retenu au
cou par une longue bride. On tenait a la complication
de cet attirail, marque de noblesse.
La broigzze ou brogae que l'on voit ici (detail nO ll),
et qui constituait une bonne defense contre les coups
(Yestoc et de taille, s'etait substituee au haubert de
mailles. Il y en eut de bien des sortes , en plaques
rondes; carrees, en fagon Efecailles ; on appelait les
broignes armures de plates du temps de Philippe le
Bel; on disait gants de plates, chausses de plates,
souliers et estivaux de plates, cotte de plates. Ces
plates, qui etaient defer ou de laiton, se recouvraient
souvent d'une etoffe, futaine, soie ou velours, ou
bien encore de fine peau. C'est pourquoi les gants,
clmusscs, souliers de plaquettes, se montrent peints
de toutes les couleurs dans les miniatures des ma-
nuscrits; on faisait aussi des plates en baleine. La
broigne, portee ici ostensiblement, est faite de ran-
gces d'anneaux de fer cousus sur mie forte toile, se