museau spheroide est relevee ; ce casque est renforce
par deux lames pour la. defense du cou. Le camail
est remplace par une mentonniereUarmure posee sur
le haubergeon est de mäme genre que la. prccedente,
a cela pres que de larges tassettes attacliees a la
braconniere protegent les cuisses. La carapace de
metal est devenue complete sur le corps de l'homme
d'armes, les greves couvrent 1e talon du soleret,
Peperon y est directement fixe. Quant aux solerets dits
a la. poulaine, dont le bout est prolonge en un long
ergot recourbe, l'ergot du diable, disaient les clercs,
ils sont un reflet direct des modes du temps. Les
cavaliers disaient qu'ils empechaient le pied de quit-
ter Petrier; ils ne pouvaient d'ailleurs servir qu'a
cheval, et il fallait en enlever la poulaine en mettant
pied-a terre. Un bouton tournant, iixe a la hauteur
des doigts du pied, permettait a Pecuyer de la deta-
cher facilement, et detait la premiere operation que
l'on faisait a l'homme descendant de cheval. Avec
cet adoubement, 1a ceinture militaire n'est plus la
ceinture de chevalerie portee plus ou moins au-des-
sous de la taille. Le ceinturon militaire est remis a
une hauteur normale, et supporte une double cour-
roie prolongee selon la place des anneaux du four-
reau de Pepee, ce qui le maintient en position üxe.
L'usage de mettre une piece d'habillement par-dessus
le harnais etait devenu general; ce fut le tabard , re-
duit alors a la forme d'une dalmatique, ou un petit
manteau, la manteline, ou encore la hugue augmcntee
de manches volantes, laquelle huque depuis ce chan-
gement avait pris le nom- de paletot; enfin ce fut la
journade qui, pour les gentilshommes etait une casa-
que tres courte, sans collet, ouverte par devant, avec
manches fendues pour passer les bras, lesquelles
manches etaient beaucoup plus longues que le vete-
meut. La journade que l'on portait par-dessus l'ar-
mure etait commode pour chevaucher. Les casaques
armoriees des herauts etaient des j ournades, mais n'a-
vaient point de manches. A l'origine 1a journade
n'etait autre chose qu'une petite dalmatique dont les
deux pans etaient rattaches ä. 1a hauteur de la taille.
Puis elle eut des manches courtes, puis les manches
couvrirent le bras jusqu'au poignet. La journade
des bourgeois, moins elegante que celle de la no-
blesse, ressemblait a une garnache a jupe tres
courte. La jouruade portee par Charles d'Or1eans est
de laine rayee doublee de fourrure ; elle pourrait ätre
de soie. L'habitude des fourrures n'existait plus guere
que dans les grandes familles.
Uaccoutrement de ce prince est du caractere de
celui du chevalier tonrnoyant, quoique l'ensemble
de son harnais blanc, ainsi qu'on appelait l'armure de
fer ou d'acier poli, dont on conservait l'aspect pour
la guerre ne soit pas celui que l'on donnait ä. l'ar-
mure des joutes et des tournois, ou l'on faisait sur-
tout usage de harnais brunis, vernis en couleur ou
flores. Le harnais blanc ou bruni ne recevait d'ail-
leurs encore pas d'autre decoration que celle du mar-
teau, et ce n'est que plus tard que l'on vit les belles
piüces cisclees ou damasquinees. Le dernier degre de
luxe qu'on sut y apporter consistait en des incrusta-
tions d'ennui: et de pierreries; c'eta.it par 1a que se
distinguaient les princes et chefs d'armee. Les sei-
gneurs et les capitaines decoraient leurs bacinets de
panaches,ou de houppes de passementeries poses a
la. pointe , ou encore de cercles dforfevrerie, de cou-
ronnes faites en petites plumes couchees ou en etoffe
de tripe. Ici , c'est une blanche plume d'autruche,
teinte en bleu au revers.
Sur Pecu, qui ne servait plus que dans les tour-
nois, le chevalier est represente en bas-relief, peint
et dore nfapres son sceau ; il porte un camail en sou-
venir de l'institution faite par Charles d'0r1eans de
l'ordre du camail.
Ilozzzme de pied pavoisd (äpoquä de Charles V).
Les jaavescheurs, ainsi que les appelle Froissart, etaient
cavaliers ou fantassins. Leur arme favorite etait la
lance de jet ou petit glaive, glaivelot, javelot. Ils
etaient habilles comme les hommes d'armes, sauf
qu'ils coiüfaient le chapeau de fer au lieu du bacinet.
Les gens de pied ne portaient pas d'armure, mais le
haubergeon de mailles sous le pourpoint gamboise,
qu'on appelait alors un iacque ou jacquet. On disait
que les hommm se pavoisaient quand ils posaient leur
pavois devant eux, ou quand ils le üxaient sur leur
dos pour monter a l'assaut. Par extension, on enten-
dait par troupes pavoisäes, des soldats masques par
des abris faciles, clayonnnges, palissades, epaule-
ment. Le pavois devait disparaitre lorsque l'artillerie
prit une importance serieuse. Les hommes d'armes
combattant ä. pied remplagaient parfois Pecu par
le pavois. C'est couvert de pavois que les assaillants
montaient a l'assaut.
busineor
Trompette d'infanterie,
(XIVG et XVB siäcles).
Les bzwines ou buisines ätaient en bois, en cuir bouilli,
le plus souvent en laiton. La. forme de cet instru-
ment primitif n'est point celle de la bucina tordue en