cote du corps au moyen de lacets ou dütgrafes. Par-
fois on Pendossait et il etait boutonne par devant
comme un gilet; dans ce cas il pouvait avoir des
manches : tantüt des demi-manches, comme on les voit
au na 11, tantot des manches longues et rembour-
rees aux arriere-bras, qui se porterent concurrem-
ment avec le surcot collant sans manches, principale-
ment de 1360 a 1380.
Le dauphin a pour coiffure une cerveliäre avec nasal
mobile, dest-a-dire pouvant etre enleve ; une espece
de baviere sous 1e camail rapproche cette CÜIOHJQ de
fer de la salade. Le casque, que l'on forgeait d'une
ou plusieurs pieces, porte directement sur le crane,
en affectant toutefois une forme legerement conique;
1e camail est attache ä. son bord inferieur. Le nasal
dore est orne de pierres fines. Le grand heaume,
qui se plagait par-dessus la cerveliere, et que l'on
voit a. cote, est surmonte d'un haut cimier en fleur
de lis a quatre branches et a houppes d'azur; son
voile est un lambrequin dechiquete et armorie, dont
le dehors est de cuir souple, la doublure de soie
blanche. Les bras et les jambes sont completement
couverts de plates, les canons et les avant-bras fer-
mes ä. chamieres. Le surcot de laine ou de soie
bleue est alrmorie ; sa ceinture, ornee dfemaux et de
pierreries, ceinture de chevalerie ct de noblesse, est
de celles qui, dit Viollet-le-Duc, appartenant a d'im-
portants personnages, valaient un domaine. La cein-
ture militaire se voit ainsi laortee a la jupe du sur-
cot de 1350 a 1395 en France, en Italie et en Angle-
terre. Peut-ette provient-elle de ce dernier pays, ou
on la rencontre sur la statue tombale de sir Roger
de Blois, mort en 1300. Cette marque distinctive de
la chevalerie et de la noblesse ne doit pas etre con-
fondue avec le baudrier; quoique particulierement
propre au costume militaire, elle se portait aussi
avec l'habillement civil. (Voir les pl. Europe, moyen
äge, ayant pour signes zla Tete de cheval et 1'Arro-
soir.)
Uecu, de tres petite dimension, est soutenu par
une guige de velours avec pieces dbrfevrerie. Uepee
d'armes, dont le fourreau de velours est assure dans
une position fixe par un leger ceinturon a la hauteur
de la. taille, est de ce type a poignee en croix droite
que l'on retrouve sensiblement 1e meme depuis le
douzieme siecle. Son luxe est analogue a celui de
Fepee de connetable qui figure en notre pl. Europe
moyen fige, signe la Raquette, sous le no 7. La poi-
gnee de la dague, munie de deux disques ronds, est
du genre 1e plus usitc ü. cette epoque. Ainsi que
dans l'exemple prdcädent, la misericorde et Päpee
sont lis-Ses ü. l'armure par une longue chainette. Les
gantelets et les eperons sont aussi rapprochants, la.
courroie de Peperon ätant de velours cloute d'or.
NO 15. Harnais de guerre de Päpoque de Charles V.
Ce harnais est aux armes de Duguescliu.
7 et 8. Bacinets; les 1105 4
et de la jin du siüclc.
et 7 anglais,
Armure complets de plates de fer ; cuirasse bombee"
pour offrir plus de resistance, se prolongeant par une
braconniere destinee a proteger le bas du corps. Sol
lerets termines en pointe, dans le goüt des modes ci-
viles du temps, dont. le reHet est si frequent dans les
tenues militaires. La cotte d'armes en forme de dal-
matique, courte et deceinte, est celle adoptee par
Duguesclin. Le bacinet, dont la tete est habillee, n'est
encore qu'une cerveliere conique posee sur le capu-
chon de mailles, et completee par une visiere mobile
siavancant en forme de museau pointu, de bec d'oi-
seau. L'eau, de petite dimension, est boucle court,
de maniere a ce que son chef aide a la defense du
cou ;il est en bois argente et peint, armorie de meme
que 1a. cotte.
Outre Pepee d'armes attachee au baudrier, on
trouve ici la grande epeeadeux mains qu'en raison de
sa. longueur qui ne permettait pas de la porter au
cote, l'homme d'armes du quatorzieme siecle atta-
chait a l'argon de son cheval. Cette arme n'est pas
Pepee d'argon des onzieme et douzieme siizcles. L'an-
cienne etait relativement legere, (Pestoc plutot que
de taille, et le cavalier qui y recourait une fois les
lances rompues, soit pour continuer a combattre ä.
cheval, soit pour se degager du milieu des chevaux
renverses, ne pouvait la manier que d'une main, son
bras gauche etaut engage dans les enarmes de Pecu
normand. Uepee ä. deux mains, longue ou courte, est
une arme de combattant ä. pied; elle appartient ä.
une epoque ou la tactique change et ou l'homme
d'armes descend de son cheval pour l'action. L'es-
crime prend alors un nouveau caractere, et consiste
principalement, sans compter les coups droits si dan-
gereux, a fournir des coups de taille assez lourds
pour se faire sentir a travers les mailles et briser les
bras ou Pepaule. Au fur et a mesure que l'ar-
mure gagne en solidite, qu'on la fait de plates en
tout ou partie, Fepee prend de plus en plus de poids,
la lame de plus en plus de force et de rigidite. La
puissance communiquee a cette arme par l'action des