il en fut ainsi jusqifa l'organisation par Charles VII
des compagnies d'ordonnance, vers 1445, ou l'homme
d'armes recommence a combattre a cheval, et ou,
pour coucher la lance, on voit tout a la fois Ycpau-
liere de droite se retrecir, tandis que Pcpauliere de
gauche, se couvrant de la. grande passe-garde ou
garde-collet, l'armure offre les saillies qui rendaient
les epaules si inegales. Le casque est, comme le
reste, une arme de transition, marquant le passage
du heaume au bacinet. Le mezail se compose de deux
parties ajourees, se separant pour l'ouverture, en
evoluant sur des pivots lateraux. Cette espece de
salade est ajustee sur deux lames formant un colle-
tin lie a la cuirasse, ce qui permettait dejä. la sup-
pression du lcamail de mailles ou de broigne. Le
corselet ou justaucorps, que l'on composait de plaques
de metal assujetties a des pourpoints de peau ou
düätoife forteinent rembourres (le renflement exa-
gere sur la poitrine etant un des caractercs du cos-
tume de ce temps), est ici une cotte de cuir, en la-
nieres sentrecroisant en lacis pour en doubler la
force, sous laquelle un devant de cuirasse est at-
tache a la. ceinture et au dos par un systeme de
courroies. Ce corselet de cuir, superpose sur le metal,
est tres proche de la brigandine, l'armement clcfensif
le plus repandu parmi les gens de pied des quator-
zieme et quinzieme siecles, comme aussi parmi les
hommes d'armes en bien des cas. La cuirasse s'addi-
tionne d'un jupon a gros plis en cuir revetu dletotfe;
Felasticite de ce jupon ajoutait a la defense en af-
faiblissant les coups de taille. Au corselet sans man-
ches sont ajoutees des epauliercs en cuir deconpe en
languettes, selon le goüt du jour dans le costume civil ;
des ailettes d'acier en rondelles terminces en pointe
sont liees ä. ce cuir des epaules ; la pointe aidait a la
deviation des coups portes, les cubitieres et genouil-
leres sont concues selon ce meme principe. Les avant
et arriere-bras sont defendus par des brassards d'a-
cier complets, cylindriques, que l'on nommait canons.
Les cuissots ou cuissards et les gräzves sont egalement
d'acier, mais recouverts de cuir bouilli. Le cuir de la
genouillere est decoupe comme celui des epaulieres;
les rivets y sont apparents, ainsi qu'a la garniture de
cuir qui complete le gantelet, lequel est forme de
plaquettes de fer sur la main, les- doigts etant sepa-
res et articules. Les solerets, egalement en fer, sont
ainsi articules.
Dans ce systeme defensif, ou, sous le parement de
cuir, on voit l'armure a plates se developper en un
progres tres sensible, Pecu, repute inutile, est aban-
donne; il disparait de Fequipement de guerre, et on
ne le retrouve genemlement que dans les tournois.
Iiarmement oifensif se compose de la masse d'ar-
mes ä, poignee de bois, avec dragonne sbnroulant ä,
la. main ; d'une epee solide et courte, arme de fantas-
sin, dite perce-nzailles : poignee de bois, pommeau
metallique, fourreau de cuir. La misericorde est du
mäme genre. Lepee et la dague ont leur poignee liee
b, l'armure par une longue et forte chainette assurant
l'homme d'armes contre leur perte dans la rnelee.
Le peu de souplesse de ce harnais de guerre, l'obs-
truction de la, vue, lorsqu'il s'agissait de voir par
terre, causee par la disposition de la. visiere avancee
en museau, necessitaient cette precaution par laquelle
l'homme etait lie ä. ses armes.
Ueperon n" 5 appartient ä. cet armement. Ilest de
meme forme que Peperon de la fin du treizieme siecle
nu 15, de la pl. Europe, moyenäge, dont on
peut voir la, notice sur ce point. Les mämes raisons
qui avaient fait relever les branches de Peperon ä.
molette, lie sur la. chausse de mailles ou de peau,
existerent tant que la. partie posterieure des greves
ne couvrit pas le talon et shrretait ä. la. hauteur de la.
cheville. Les solerets de fer etant independants des
greves, Peperon couvrait le joint entre le bas de la
molletiere et 1e talon du soleret.
N" 16. Ilarnais d'armes du Dauphin, Jils du roi Jean,
zlepuiss Charles V.
Les diiferencesles varietes du harnais d'armes de cette
epoque, proviennent des deux modes d'armement
dcfensif qui se disputaient la faveur. L'armure de
plates qu'on etudiait n'etait pas encore generalement
adoptes; le vetement de mailles, räduit aux propor-
tions du haubergeon , persistait toujours dans un
compromis qui ne devait cesser qu'avec le temps.
C'est ainsi que dans cet adoubement on rencontre
accumules : la maille, sur laquelle est posee une
cuirasse que recouvre une cotte juste et rembourree;
cotte, qui prit alors le nom de surent d'armes, parce
qu'on la mettait d'habitude sur une premiere
cotte ou justaucorps enserrant la maille ou la broi-
gne. Ce surcot d'armes, collant communement sur
les hanches, comme les cottes de l'habillement civil
du moment, se terminait en une jupe sans ampleur,
courte, le plus souvent ne depassant pas la, moitie
des cuisses. Lorsqu'il etait sans manches, comme
dans l'exemple present, ce parclessus se composait
de deux parties solidaires sur les epaules et se passait
comme 11118 dalmatique; on Pattachait de chaque