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Lt-s tfhevatix des eonmagaiit-s des tirdonnantzes du roi (ttaienl.
garnis simples relativement a ceux des compagjniesd es
bannerets. La noblesse, qui tronsidfärztit comme un de ses privilegvzs
essentiels le droit. de lormer des d'hommes d'armes,
tenait a ce que ces hommes d'armes fussent richement equipes. Le
luxe des harnois depassait, a la fin du xvt siecle, tout ce qu'on peut
imaginer, et ce luxe ne se produisait pas seulement dans les tour-
nois et pendant les solennites, mais aussi dans les combats.
Lies selles etaient garnies d'ivoire et d'or; les cuiries, de pierres
lines et. de perles; les brides etaient. de vermeil et ornees d'emaux
et de pierreries. (le luxe se manifestait d'autant plus, que la noblesse
lif-oflttle tenait a se distinguer de ces compagnies (les ordonnances
du roi, qui, si elles ne portaient pas encore cc que nous appelons
Funilbrme, ne pouvaient deplovei" de tliste dans leur equipement,
puisqu'elles se recrutaient parmi les roturiers, les gens de peu, qui
n'avaient. que leur solde pour toute tortune.
Deliiuis le milieu du xlv" sieele, deux causes principales contri-
buaient a pl'Üt1lpllOl' la ruine de l'ancienne chevalerie : Findiscipline
ct le luxe. Les bannerets nbbeissztient qu'a contre-coeur aux ordres
generaux qtfils recevaient du connetable. En bataille, ils ne consen-
taientjamais a escadromter, tfest-a-dire a charger suivant un certain
Ordre, mais prenaient part a l'action quand bon leur semblait. Les
rivalites entre seigneurs litisaient qu'ils nligissaient point (l'en-
semble et meme ne voyaient pas toujours sans tleplillSll' la decon-
liture d'un rival. Les chefs (Farmee, dans l'impuissance de se l'aire
tilieiif de leur chevalerie, penseront, en certains cas, trouver des
avantzigfes a la faire COITIbHIlLFO a pied.
Les ilnglais avaient, des le milieu du Xive siecle, adopte cette
tactique et s'en etaient. parfois bien trouves. Les connelables de
France croyaient ainsi pouvoir mieux tenir leurs troupes sous la
main et opposer aux charges de cavalerie une masse solide pendant
un certain temps, permettant de prendre ses avantages avec des
Feserves lorsque la cavalerie ennemie aurait use sa puissance d'im-
pulsion et serait dispersec. Mais si les Anglais avaient. pris, en cer-
tains cas, le parti de mettre leurs cavaliers a pied, ils possedaient.
(les corps (zonsiderables (lüirchers, verilables tirailleurs qui se repan-
daienl. en herse le long (les flancs de cette inlanterie lourdement
armee, et contribuaient. a mettre le desordre dans l'attaque. Opposer
Une inlanter-ie compacte, peu mobile, depourvfue d'armes de jet, aux
fifltarges de cavalerie sans le secours d'archers, etait insense; aussi
cette tactique nous fut-elle fatale a Poitiers et a Azincourt.