IIARNOIS
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ces armures de Nuremberg etaienl, fort estimees en France et elles
meritaient cette estime. Bien faites, legeres, admirablementforgees,
suffisamment souples, d'une forme appropriee a l'usage, elles etaient
d'un excellent usage.
C'est a Nuremberg; qu'il faut aller chercher les bardes de chevaux
pendant cette periode.
La figure 32 ' donne la selle de guerre de fabrication allemande,
avec ses accessoires, au moment ou ces armures etaicnt adoptees en
France par quelques gentilshommes. Ces harnais blancs,
d'acier poli, eoütaient fort cher, et il fallait etre riche pour en pos-
seder. Notre figure nous montre l'homme d'armes en selle. Les
jambes sont garanties par un garde-jambe 2 dont on se servait sur-
tout pendant les joutes a la barilieije, mais qui etait aussi adopte a la
guerre, parce qu'il garantissait bien le cavalier contre les. atteintes
et froissements. Cette piece etait. suspendue par deux courroies
aux quartiers de la selle et flottait ait-dessous des genouilleres.
Gomme un coup de lance ou d'epee pouvait passer entre cette garde
circulaire et la jambe du cavalier, et blesser le cheval aux flancs, on
renonea peu apres dansdes combats aux garde-jambes pour adopter
les tlangois : lame d'acier qui, sous les mollets du cavalier, reunissait.
la barde de poitrail a la barde de croupe. Dans la figure 32, on voil
que ces bardes, sous les quartiers de la selle, sont simplement ren-
nies par un vetement de mailles pose sous la selle et recouvrant le
cou de la monture sous la barde de criniere. La selle merite une
description speciale 33). Le siege est de peau piquee sur les
quartiers, unie et remhourree sur la cuiller. L'arcon de devant A
est revetti exterieurement de lames d'acier cannelees, avec bords
solides. Le troussequin B est de memc garni de deux lames d'acier
fortement arc-houtees par des tiges de fer, vissees sur une lame cou-
vrant les rognons. Entre les deux lames d'acier a, le cuir apparait
exterieurement, afin de laisser sous le seant du cavalier, lorsque
celui-ci s'arc-boute sur le sommet du troussequin pour charger, une
partie moins rigide. Tout cela est bien etudie, et Pcxecution de ces
pieces est irreprochable. Les lames d'acier sont cannelees pourdonner
plus- de roide au metal ct faire glisser les coups de pointe ou les
arreter. Ainsi, on observera comment l'argon de devant, qui sert de
hourd, est borde, de telle sorte que la poinlze de la lance, venant 51
l Ancienne collect. de M. le comte de Nieuwerkerke.
2 On donne 21 cette piäce aujourd'hui le nom de garde-cuisse;
dire luourquoi, puisqu'elle garantissait seulement les jambes.
on ne saurait
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