IIAHNOIS
et les deux tiges A maintenaient fortement ce troussequin en l'em-
pechant de se dcraciner sous l'effort du choc. L'ari_jon de devant,
tres-eleve, garantissait le bas-ventre du cavalier, et son extremite
recourbee retenait les renes si on les laissait flotter, ou les courroies
d'attache de la masse, de la hache et de fepee d'argon.
Mais l'habillement de cheval que donne la tigure 30 paraissait
insuffisant. Puisqu'on prcscrvait entierement l'homme d'ar1nes par
l'assemblage des plates et qu'aucune partie du corps ne restait a
decouvert, il etait logique de faire de mente pour la monture; car
le cheval a terre, fhommes d'amie, fut-il d'ailleurs sain et sauf, ne
pouvait combattre. On essaya donc de garantir le cheval cfticacif-
ment. Au chanfrein, a la tetiere, aux bardes de cou et de poitrail on
ajouta d'autres pieces z une croupiere, un vetement de mailles. Un
donna plus d'importance a la barde de poitrail. On zidopta les lian-
gois, qui garantissaient les flancs de la bete, et mente, au XVIC siecle,
on alla jusqukt preserver les jambes de la monture au moyen
de plates articulees. Ce harnois, ajoute a l'armure de l'homme,
ne laissait pas _d'etre fort lourd; aussi ne pouvait-on plus, vers la
seconde moitie du xve siecle, se servir, a la guerre, de chevaux
legers. ll fallait recourir aux races robustes de la Normandie et du
Perche. Ces montures ne fournissaient que des charges courtes,
et, sous ce harnois, ne pouvaient manoeuvrer rapidement.
Uartillerieät feu prenait dejät assez d'importance en campagne
pour causer des ravages dans ces escadrons bardes de fer; car, inde-
pendamment des canons, on se servait deja, sous Louis XI, de zrfzizx
d poudre, qui n'etaient autre chose que des tubes de fer gfrossiere-
ment garnis d'une sorte de crosse ou baton et que portaient quel-
ques fantassins et meme des cavaliers. Pour resister aux projectiles
lances par ces engins, les hommes d'armes augmentaient Fepaisseur
de leurs plates, les garnissaient de doublures, et bardaient leurs
chevaux, si bien que les mouvements de cette cavalerie etaient. tort
gcnes. Il etait certain cependant que l'artillerie devait promptement.
se perfectionner; aces tubes si grossierement travailles, on devait
bientot substituer les pistolets, les arquebuses. Et cependant la
gendarmerie ne levensait opposer, aux projectiles chaque jour plus
penetrzints des engins, que des armures de plus en plus epaisses.
(Yetait une lutte dont l'issue ne pouvait etre douteuse; l'engin devait
avoir raison, tot ou tard, des moyens defensifs. Plus on alourdis-
sait farmtire, moins on donnaitde mobiliti? aux cavaliers et plus on
les exposait aux effets de l'artillerie. Vers le milieu du XVIÜ siecle,
en commcritja a romprentlre que le lIl6lllÜtll' moyen de soustraire la