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AGE.
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On formait ces haies avec les pelotons qui flanquaient des piquiers,
et si elles etaient chargees vigoureusement, les arquebusiers et archers
reprenaient leur position dans les batailles d'infanterie. Ces haies
se formaient aussi en carre ou en triangle, lorsqu'elles etaient
tournees ou enveloppees; les officiers et sous-officiers portaient la
perttiisane, la vouge ct lhlpee.
'l'ous les exemples de tactique que nous venons de donner mon-
trent combien on abandonnait difficilement, maigre l'intervention
de l'artillerie, l'ancien ordre de combat profond, admis chez les
Grecs et les Romains et continue pendant toute la duree du moyen
Au commencement du XVII" siecle encore, cet ordre de combat
par batatilles ou bataillons C-pais, tzoniposes de plqlllüfS et llanques
de porteurs de mousquels, etait encore admis. Mais l'invention du
fusil a pierre, en rendant le tir de l'arme a feu de main plus rapide
et plus sur, les perfectionnements considerables apportes a l'arme
de l'artillerie en campagne, durent faire modilier l'ordre de bataille
profond. (le fut toute une revolution dans la tactique de combat: les
lignes de bataille setendirent ; par suite, le commandement dut
[Jrevoir toutes les chances d'une action, etudier le terrain avec le
plus g-rand soin, et s'en rapporter, pour Yexecution, a un beaucoup
plus grand nombre d'officiers ; par consequent, fournir des ordres
tres-precis suivant telle ou telle eventualite. La guerre tendait
ainsi a devenir une science ardue, et la bravoure etait releguee au
second rang.
L'etude, le calcul, l'observation, la justesse du coup d'oeil, toutes
ces lacultes intellectuelles etaient desormais destinees a avoir raison
de la force aveugle et de la plus brillante bravoure.
Ce ne fut pas sans amertume que les derniers representants de la
chevalerie virent peindre cet art de la guerre Inoderne: mais leurs
regrets ne purent ralentir la marche des choses; ils ne l'ep1'ouverent
que trop a leurs depens. Il leur fallut bien en venir a abandonner,
non-seulement leurs armures de fer, mais leur inaniere de com-
battre. Uorganisation des regiments de cavalerie fut le dernier
coup porte a la feodalite armee; elle essaya de reagir, aussi long"-
temps que cela fut possible, contre cette organisation et elle fit
a plusieurs reprises des tentatives pour en detruire ou ralentir
l'effet.
Plus que jamais la gaierre tend a devenir une science dans
laquelle les succes sont zissures aux plus instruits et aux plus
lui-voyants, aux plus vigilants; car, comme le dit le marechal de
lllonllue: a ll ne faut pas que les chefs d'une armee aiment a dormir