Volltext: Dictionnaire raisonné du mobilier français de l'époque Carlovingienne à la Renaissance (T. 6)

ENIJANI" 
MU YEN 
AGE. 
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On formait ces haies avec les pelotons qui flanquaient des piquiers, 
et si elles etaient chargees vigoureusement, les arquebusiers et archers 
reprenaient leur position dans les batailles d'infanterie. Ces haies 
se formaient aussi en carre ou en triangle, lorsqu'elles etaient 
tournees ou enveloppees; les officiers et sous-officiers portaient la 
perttiisane, la vouge ct lhlpee. 
'l'ous les exemples de tactique que nous venons de donner mon- 
trent combien on abandonnait difficilement, maigre l'intervention 
de l'artillerie, l'ancien ordre de combat profond, admis chez les 
Grecs et les Romains et continue pendant toute la duree du moyen 
 Au commencement du XVII" siecle encore, cet ordre de combat 
par batatilles ou bataillons C-pais, tzoniposes de plqlllüfS et llanques 
de porteurs de mousquels, etait encore admis. Mais l'invention du 
fusil a pierre, en rendant le tir de l'arme a feu de main plus rapide 
et plus sur, les perfectionnements considerables apportes a l'arme 
de l'artillerie en campagne, durent faire modilier l'ordre de bataille 
profond. (le fut toute une revolution dans la tactique de combat: les 
lignes de bataille setendirent ; par suite, le commandement dut 
[Jrevoir toutes les chances d'une action, etudier le terrain avec le 
plus g-rand soin, et s'en rapporter, pour Yexecution, a un beaucoup 
plus grand nombre d'officiers ; par consequent, fournir des ordres 
tres-precis suivant telle ou telle eventualite. La guerre tendait 
ainsi a devenir une science ardue, et la bravoure etait releguee au 
second rang. 
L'etude, le calcul, l'observation, la justesse du coup d'oeil, toutes 
ces lacultes intellectuelles etaient desormais destinees a avoir raison 
de la force aveugle et de la plus brillante bravoure.  
Ce ne fut pas sans amertume que les derniers representants de la 
chevalerie virent peindre cet art de la guerre Inoderne: mais leurs 
regrets ne purent ralentir la marche des choses; ils ne l'ep1'ouverent 
que trop a leurs depens. Il leur fallut bien en venir a abandonner, 
non-seulement leurs armures de fer, mais leur inaniere de com- 
battre. Uorganisation des regiments de cavalerie fut le dernier 
coup porte a la feodalite armee; elle essaya de reagir, aussi long"- 
temps que cela fut possible, contre cette organisation et elle fit 
a plusieurs reprises des tentatives pour en detruire ou ralentir 
l'effet.  
Plus que jamais la gaierre tend a devenir une science dans 
laquelle les succes sont zissures aux plus instruits et aux plus 
lui-voyants, aux plus vigilants; car, comme le dit le marechal de 
lllonllue: a ll ne faut pas que les chefs d'une armee aiment a dormir
	        
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