TACTIQUE
ARMÜES
FRANQAISES
de la grossiere arquebuse de la fin du xvc siecle portait plus loin
et etait plus penetrant que la tleche; mais l'arme a feu nlavait pas
atteint une justesse qui püt la rendre fort redoutable a une distance
de cent pas, tandis que les archers habiles envoyaient leurs fleches
a coup sur a cinquante pas. Uidee de melanger les deux armes pou-
vait donc avoir des avantages en bien des cas : quand, par exemple,
on deployait des zirquebusiers et archers en tirailleurs.
Alors (fig. 17) en disposait les hommes sur quatre rangs : i", A,
arquebusiers; et 3", B, W, archers; lie, C, arquebusiers. Lorsque
les arquebusiers du 1"" rang A avaient tire, ils passaient entre les
files et venaient. occuper la place de leurs camarades du lt" rang C,
pendant que ceux-ci s'avanqaient sur le rang I? et que les avrchers
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du 3" rang 13' se postaient en herse sur la ligne E, taniilis que les
archers du rang B prenaient. le 1" rang A. Des qu'on voulait l'aire
recommencer le tir des arquebusiers, ceux qui occupaient le rangj B'
allaient reprendre leur place au fl" rangt; pendant que les archers
reprenaient de leur cote leurs rangs B et 13', les arquebusicrs du
li" rang (l avaient eu le temps de recharger leurs armes, et ils pre-
naient le 3" rang B' quand ceux du l" rang, comme il vient d'etre
dit, passaient au li". Les lignes ponetuees indiquent que ces mouve-
ments se pouvaient faire sans confusion. Ces haies de tirailleurs,
comme on les appelait, laissaient entre chaque file un espace d'un
pas et demi et meme deux pas, pour que les archers pussent se dis-
poser en herse.
(let ordre etait. adopte pour commencer l'action, et lion tlanquait
ces haies par des piquiers ou meme par de la cavalerie, si on les
ileployail, sur les ailes, afin cpfelles ne pussent etre (lispersees par
des charges.