PENDANT
IYEN
AGE.
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partie des combattants. Aussi ces attaques n'avaient point le carac-
tere des combats modernes.
Un general voulaiit-il enfoncer le centre de l'ennemi: apres avoir
envoye quelques volees d'artilleriiz sur ce front, il faisait avancer
une grosse bataille tfinlanterie, qui, si elle agissait avec vigueur, se
plantait au beau milieu de la ligne ennemie, en se defendant comme
une redoute mobile sur toutes ses faces. Alors intervenait la cava-
lerie des deux parts. Celle de l'attaque essayait de percer la ligne
ennemie qui cherchait a envelopper le corps de bataille offensif;
celle de la defense essayait d'enfoncer tzette fagon de bataillon
carre ou de repousser la cavalerie de l'attaque.
Dans ce cas, le combat devenait terrible sur un point: pour l'at-
taque, il s'agissait de maintenir entiere et en bon ordre la bataille
qu'elle avait jetee ainsi en lalein centre ennemi, afin de mettre le
desordre dans les deux lLFOHQiOIIS coupes; pour la defense, il s'agis-
sait de detru-ire au plus tot ce noyau d'attaque pour se reformer.
C'est cette manoeuvre que les Suisses tenterent a la batatille
de lllarignan. Ils envoyerent ainsi hardiment plusieurs batailles
d'infanterie en pleine ligne ennemie, et se defendirent si bien, quoi-
qu'ils fussent en nombre inferieur aux Frangais, que la bataille
resta indecise lorsque vint la nuit, et que, le combat cessant alors,
les batailles suisses et lieancaises etaient. si bien melees, qu'elles
bivouaquerent a cote les unes des autres. Le lendemain matin,
Parmee frangaise reprit de IÜOlllÜIIFOS positions, put se demelcr et
reprendre l'attaque a son tour avec suifces contre ces bataillons
decimes.
ll est evidiant que cette lactique n'avait. (Pellet qufautztnt que liar-
tillcrie nejouait pas encore un role tres-important dans les combats,
non qulelle ne fut deja trais-nombreuse, mais parce que, ainsi que
nous l'avons dit, elle etait peu maniable, et qu'une fois en batterie
sur un point, il fallait du temps pour la conduire sur un autre point.
Un generzil expiI-riniente axiait-il prevu le point d'attaque, il con-
centrait ses feux sur ce point; mais si ces previsions ne se realisaient.
pas, son artillerie ne lui etait pas d'une grande utilite, car, une fois
Faction engjagwäiz, les corps (les deux armees se battaient de si pros,
que si ce genüral voulait se servir de son artillerie, il risquait fort
de tirer sur ses troupes aussi bien que sur celles de l'ennemi. On
avait bien alors, il est vrai, des [Jieces qui L-iivoyziierit des paquets
de fusees ou des tubes de inetal explosibles; mais ces sortes de
projectiles ne tleconeertaient guere que. des troupes novices et ne
produisaient pas grand effet.
v1. sa