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TACTIQUE
DES
Amnfzns
FRANQAISES
ete etablie bien plus en vue de supprimer ces COFPS de mercenaires,
dont on ne savait plus comment, se debarrasser pendant la paix, que
suivant une pensee militaire. Elle ne pouvait faire moditier la tac-
tique des zirmees du jour au lendemain, et les compagnies des ordon-
nances, bien que plus disciplinees que nüätaient celles des bannerets
ou des communes, n'en formaient pas moins des corps separes sous
la main de capitaines nommes ou agrees par le roi, payes par le
tresor de l'Etat, mais qui suivaient encore l'ancienne tactique. Ce ne
fut que plus lard que les compagnies de chevaux furent organisees
en escadrons et les tzompagnies de pielons en regiruents.
Ceci dit, on comprend combien il etait (lifticile au commandement
superieur de taire agir avec ensemble, sur un champ de bataille,
tous ces petits corps unis par des liens tries-fragiles, mus chacun par
des pretentions, des rivaliles et des estierances diverses. L'initiative
de chacun d'eux avait une importance tres-considerablt) pendant.
l'action, et le gain d'une bataille tenant souvent a cel.te initiative, il
en resultait que chaque capitaine etait desireux de la prendre pour
a son corps avancer D, comme on disait au ive siecle. Mais aussi
le commandement superieur, lorsqu'il etait exerce par un homme
capable et (Pexperienee, ayant su conctuerir la confiance Ülltldft) de
ses troupes par une serie de succes et une bonne direction des ope-
rations, par une conduite equitable et une severite frappant juste,
par une attention journaliere a se mettre en rapports directs avec
son monde, avait-il une grande influence sur le moral d'une arinee.
(Test ce qui explique les sueces prodigieux obtenus par certains
generaux qui cependant IfOPLÄPIIlGHL qu'avec des arinees peu nom-
breuses.
ll est evident que cette constitution meme des troupes avait d'au-
tant plus de valeur que ces troupes etaient peu nombreuses, et qu'un
general pouvait, avec une vingtaine de mille hommes, obtenir des
resultats qui lui eussent echappes s'il eut dü faire mouvoir quarante
mille hommes. Et, en effet, pendant le cours du xvc siecle, les sueces
des generaux sont obtenus avec de petites armees, et la victoire est
rarement du cote des gros bataillons.
Apresborganisation delinitive des compagnies des ordonnances
du roi, la cavalerie feodale vit singulierement diminuer l'impor-
tance de son role. Elle n'apportait le plus souvent a la guerre qu'un
appoint insignitiant, quelquefois plus nuisible quartile. Un l'em-
ployait dans les grandes occasions et habituellement; trop tard pour
que son intervention put retablir les aiiiiires. D'ailleurs les feodaux
etaient plus ou moins ruines, et beaucoup de gens sans fortune en-