PENDANT
MOYEN
AGE.
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lignes de circonvallation et s"etait range en bataille, tournant le dos
a la ville. Les eonfederes cependant occupaient les collines qui au
sud dominent lllorat, et nhttaquaient pas. Le duc, cette fois, en
voyant la position zivantagetise de l'ennemi, lit rentrer ses troupes
dans leurs retranchements.
(le furent les Suisses qui attaquerent. Le second corps se rua sur
les retranchements sans pouvoir les entamer. Mais le premier corps,
compose de Bernois sous le commandement de Hallwyfl, ayant l'ait
un fletoui", attaqua le camp du cote de la ville, pendant que la gar-
nison tiiisait, une sortie et fermait la retraite.
Uarmee bourguignonne perdit. huit mille hommes, disent les
contemporains, toute son artillerie, que les Suisses tourneront.
contre elle des qu'ils eurent franchi les retranchements. Les quatre
mille cavaliers poursuivirent le reste des Bourguignons. Quant au
duc, apres sletre viaillamment, battu_a.u milieu des siens tant que
la lutte put etre soutenue, il abandonna le champ de bataille et ne
s'arreta qu'a hlorges, sur les bords du lac Leman.
On comprend en quelle estime fut. prise cette infanterie suisse
apres ces deux memorzibles batailles. Eux seuls avaient eu enfin
raison de ces armees des ducs de Bourgogne qui paraissaient invin-
cibles, auxquelles les desastres etaient inconnus, et qui avaient
tenu en echec les plus grandes puissances de llEurope occidentale.
Aussi tous les souverains votilurent-ils avoir des Suisses a leur
solde, et cette infanterie eut CtfFltlllltiHlülll, une inlluence conside-
rable sur la tactique adoptee par les artnecs occidentales vers la
tin du xv" siecle et le commencement du XVle.
On vit encore leur infanteric, a illarignzin, soutenir pendant deux
journees une bataille terrible, et joindre la tactique a une bravoure
sans egale. Hais, a Marignan, liartillerie francaise eut une granite
part a la victoire. Desormais sa place, dans les batailles, prenait
une importance qui devait croitre chaque jour en modifiant, en
etendant demesuremcnt le jeu de la guerre.
A tllarignaui, llinfanterie suisse, qui ne pouvait entamer le centre
de Parmee franeaise soutenu par une puissante artillerie, essaya
de deborder les ailes et de les prendre en ilanc. Mais de vigou-
reuses charges de cavalerie tirent echouer ce mouvement, et ce fut
alors que le centre de lhirrnee du roi fit une trouee au milieu des
troupes suisses. Celles-ci toutefois purent se retirer en bon ordre
sur Milan, apres avoir perdu pres de la moitie de leur effectif.
Les coulevriniers, comme on les appelait alors, dest-a-dire les
soldats qui portaient les traits a poudre, les fuseens, les arquebu-
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