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TACTIQUE
DES
ARNIEPIS
RANQAISI
timide et peu mobile des terres feodales. Les montagnards ne lui
laisseront [MIS le loisir de rallier son monde. La cavalerie du duc
recula ainsi jusqu'au gros de Varmee, qui, loin de proteger la
aetrziite et de se deployer sur un terrain plus favorable en arriere
du delile, se mit au retour vers le camp en mauvais ordre.
Pendant que les batailles des Suisses siavancaient toujours hardi-
ment le long du lac, les gens d'lfri, d'Unterwztlden, de Lueerne,
avaient suivi le cours de la lletlss, dans le val 'l'ravers, et prenant les
chemins de montagne en lace de Couvet, debouehaient au-dessus
de Champagne, sur la gauche du camp des Bourguignons. En voyant
venir ces Iiouvtraux ennemis qui semblaient. descendre comme
un torrent sur les ilancs des montagnes, l'arme-e bourguignonne fut
prise de terreur panique, et, sans chercher a se defendre, aban-
donna sa position, ses retranchements, le camp et ltartillerie.
Cette defaite, dans laquelle les Bourguignons perdirent seule-
ment quelques hommes, etait toute nouvelle dans les lastes de la
guerre. La victoire etait uniquement due a ltitilanterie bien con-
duite, solide, et executant un mouvement tournant.
Peu apres, le 22 juin 1h76, les Suisses gagneront. encore sur les
Bourguignons la bataille de Morat, et cette fois la bataille fut des
plus sanglantes.
Charles, votilant prendre une eelatztnte revanche et en finir avec
les Suisses, alla mettre le siege devant la petite place de Morai,
sur le lac de meme nom, entre Payerne et Berne. Le duc conside-
rait avec raison la prise de cette place comme necessaire pour re-
duire Berne. ll se presenta devant illorat avec une armee composec
des debris des troupes battues a Granson, de douze mille Flamands,
de trois mille Anglais et de quatre mille Italiens. Ses forces
etaient ainsi de vingt Inille hommes environ, avec une artillerie
lormidable, reformer: hativement.
Les Bernois avaient jete seize cents hommes dans la place de
lllorat. Ijarmee des allies reunis contre le duc etait, dit Commines,
a de trente et un mille hommes de pied, bien choisis et bien armes;
a c'est a scavoir onze mille piques, dix mille hallebardes, dix mille
(c coulevriites (porteurs de traits a poudre) et de quatre mille
hommes de clievzil
Les allies, reunis sur la Sarine, se dirigcrent sur Morat le
9.1 juin en trois corps.
Averti de la marche de l'ennemi, le duc Charles etait sorti de ses
Mäm. de P. de Conzvnivzes, liv. V, chap.