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TACTIQUE
DES
ARMIÄIES
FRANCAISES
a est pis que jamais. Ainsi rompirent, eux-memes la fleur de leur
a armee et esperance...'
Le decousu. et Pimprevu de la bataille de Montlheryf indiquent dejfi
cependant une nouvelle maniere de combattre. Le comte de Charo-
lais voulant joindre Parmee du roi Louis XI avant qu'elle püt ren-
trer 'a Paris, venant dTlrleans, avait pris position a Longjumeau,
son avant-garde au bourg de lllontlheryx Le roi, prevenu de la pre-
sence du comte sur la rive gauche de la Seine, avait mande a la hate
ai Charles de Melun, son lieutenant general dans lllle-Lle-France, de
faire partir de Paris deux cents lances sous le marechal Bouault,
afin de prendre les Bourguignons a revers. Le comte de Charolais
s'etait retranche dans Longjumeau avec ses chariots, et le matin du
'16 juillet 1.1165 le roi occupait le chüteau de illontlhery a la tete
de Parmee, qui voulait en toute hate gagner Paris. Ce que voyant, le
comte de Saint-Pol qui commandait l'avant-garde des Bourguignons,
fit un mouvement en arriere, laissant entre lui et Parmee du roi un
ruisseau et des haies, mais ne voulut pas aller plus loin. Charles de
Bourgogne partit donc de Longjumeau et se joignit a liavant-gaide.
On connait l'assiette du champ de bataille (fig. 7). Le village de
Longjumeau est a cheval sur la petite riviere de FYvette, dans un
vallon peu prononce. Du cote du midi setend, jusqu'au bourg de
lllontlheryf, un plateau coupe par deux petits ruisseaux coulant dans
des fonds marecageux, et l'un se jetant dans PYvette, l'autre dans
l'0rge. La chaussee dlOrleans passe par Longjumeau et le long du
bourg de illontlhery sur le plateau. Au nord de Montlheryf, a un
kilemetre environ, est une petite eminence.
Charles de Melun ne put reunir les deux cents lances demandees
par le roi, qui, du haut du donjon du chateau de Montlhery, ne voyant
rien venir du cote deParis, eut voulu eviter la bataille. Le comte de
Gharolais, se contentant de barrer le chemin de la capitale a son
adversaire, ne paraissait pas soucieux de l'engager. Mais les chefs
des deux avant-gardes en deciderenl: autrement, et ne se trouvant
separes que par un ruisseau (voyez en A et B), en vinrent aux mains
(voyez en A' et
Les Bourguignons etaient deja masses, tandis que les Frangais
arrivaient a la file pour soutenir leur premier corps. Pendant que
les chefs bourguignons disputaient s'il fallait mieux combattre a
pied ou a cheval, llarmee royale avait eu le temps de se mettre en
bataille, et l'action s'eng'agea, non plus comme jadis, sur un front
ibid.
Commines,