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triangulaire, avec des archers qui agissaient sur le premier rang et
SI) derobaient au besoin. ll semble que les Anglais aient les premiers
compris l'avantage de cet ordre, puisque les chevaliers ne dedai-
gnaient pas de mettre pied a terre pour se meler a leurs petites
batailles, des le commencement du Xv" siiwele. En 11165, cette
habitude s'etait conservee parmi eux, aussi bien que dans les
armees qui avaient, zidopte leur tactique, car Commines, dans ses
Jlenzoires, s'exprime ainsi a ce sujet : a De jarime face fut advise
que tout se mettroit, a pied, sans nul excepter; et depuis muerent
a propos, car presque tous ces hommes d'armes montercntfi cheval.
e. Plusieurs bons chevaliers et escuyers furent ordonnes a demourer
il a pied, dont monseigneur des Cordes et sonfrifre estoient du nom-
e bre. illessire Philippe de Lalain s'estoit mis a pied; car entre les
t( Bourguignons lors estoient les plus honores ceux qui descendoient
a avec les arehiers; et tousjours s'y_en mettoit grande quantite de
a gens de bien, afin que le peuple en fust plus assure et combatist
a mieux, et tenoient cela des Anglois, avec lesquels le duc Philippe
a avoit fait la guerre en France, durant sa jeunesse, qui avoit dure
a (la guerre) trente deux ans sans treve... '
Il est evident que cette tactique, ou plutot cette coutume ne pou-
d'avantage qu'autant fprelle etait employee contre une
inlanterie peu solide, ou contre une cavalerie depourvue d'une
bonne intanteitie, telle qu'etail, la chevalerie franqaise au commen-
cement du xv" siecle; autrement elle privait eelui qui Femployait de
sa meilleure cavalerie pour composer une infanterie. Mais alors, en
M165, la Bourgogne n'avait pas encore d'armee permanente soldee,
ainsi que nous l'apprend le meme auteur un peu plus loin : a Ceux
t( du Roy passerent cette have par deux bouts, tous hommes d'armes;
a et comme ils furent si prcs que de jeter les lances en arrest, les
a hommes d'amies bourguignons rompirent leurs propres arcliiers,
a et passerent pardessus, sans leur donner loisir de tirer un coup
a de fleselie, qui estoit la lleur et esperance deleur armee; car je
e ne croy pas que douze cens hommes d'armes environ qui y estoient,
a v en eust cinquante qui eussent sgu coucher une lance en arrest.
a ll n'y en avoit pas cpiatre cens armes de cuiraces, et si n'avoit pas
rf un seul serviteur arme; et tout eecy, a cause de la longue paix, et
cc qu'en ceste maison de Bourgogne ne tenoientnulles gens de soulde,
a pour soulager le peuple des tailles; et oncques puis ce jour la, ce
a quart,i4rr de Bourgogne n'eust repos jUSqÜÜS a ceste heure, qui
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