PENDANT
MOYEN
AGE
393
a Voici les dispositions essentielles de cet edit:
a Desormais, les cappitaines des gens alarmes et de traict (archers
a a cheval) seront esleus par le Roy, et a chaseun cappitaine se-
a ront baillez certain nombre de gens qui par luy seront eslus de
a laiet et d'office... DelTense a tout aultre de lever, conduire, mc-
a ner compaignie de gens (Farines ou de traict, sinon que ce soit du
a congie et licence du Roy... Deffensc a tout cappitaine de. recevoir
a aucun homme diarmes ou de traict en outre le nombre qui leur
a sera ordonne...
(a Un impot special, dit ordinaire des guerres, fut accorde par les
a etats reunis a Clrleans pour Fentretien des futures compagnies 1.
Il va sans dire que, malgre les efforts du connetable de Riche-
mont, llorganisation de ces compagnies fut combattue par les feo-
daux, qui voyaient ainsi passer la veritable force militaire sous la
main du roi. Cependant Fenergie du connetable finit par avoir
raison de ces rcsistances, et lllathieu de Coucy, dans Pliistoire de
Charles V11, dit: (4 Qtfil fut ordonne, tant par le Roy comme par
a ceux de son Conseil, qu'il y auroit quinze capitaines, lesquels
a auroient chascun sous eux cent lances, et que chascune lance se-
a roit, comptec a gages pour six personnes, dont les trois seroient
a archers, le quatricme coustillicr, avec l'homme diarmes ct son
a page... a
Liorganisation de llartillerie souffrit moins de diflieultes, car ce
corps se recrutait dans la bourgeoisie et dans le peuple, et l'on voit
que, sous le roi Louis XI, cette organisation marchait reguliere-
ment, tandis que les compagnies des ordonnances du roi durent
etre licenciees et reformees plusieurs fois.
Les milices des villes recurent pne organisation plus complete
que celle adoptee jusqu'alors, et diailleurs on vient de voir que le
personnel des compagnies des ordonnances du roi comportait un
certain nombre de IJietoHs.
Avec cette nouvelle organisation, il fallait necessairement adop-
ter une nouvelle tactique.
Faire manoeuvrer la cavalerie des feodaux etait impossible: chaque
chevalier banneret agissant a peu pres comme bon lui semblait.
Quant a l'infanterie frangaise, elle ne presentait, comme on l'a vu,
que des masses immobiles dont les feodaux dedaignaient de faire
usage. Au systeme des batailles rangees, dest-a-dire consistant a
mettre en face llune de l'autre deux armees, et a les pousser devant
Histoire de la "cavalerie fä-fmgaisc, par le gänäral Susmne.
Paris, Hetzel, 18711.
v1. 50