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TXXCYFIQUE
DES
AXRDIIIJFIS
FRANQ
AISES
de l'avant-garde des Franc-ais par des archers masques sous bois
(voyez en a), avec ordre de ne se montrer que quand on leur en
donnerait le signal 1.
Le matin du 25 octobre, un brouillard epais couvrait les deux ar-
mees; il avait plu pendant la nuit, et le sol sur lequel etaient campes
les Frangais etait profonde-ment detrenipe. Tous les hommes d'armes
du premier corps avaient regu l'ordre de couper leurs lances et de
mettre pied a terre, les ailes seules etaient a cheval. Quant aux
archers et aux arbaletriers, nul ne songea a les porter on avant ou
a les deployei" sur les ailes.
Les feodaux, surs du succes, ne voulaient laisser partager a d'au-
tres la gloire de defaire Parmee du roi d'Angleterre et de mettre
une si belle chevalerie a rancon.
A neuf heures, le brouillard se dissipa; les Frangais ne faisaient
pas mine d'attaquer. Cependant la position de Ilenri etait des plus
critiques; sans vivres, beaucoup plus faible que son adversaire, sans
aucune chance de retraite, il ne pouvait attendre : la prescnce de
l'armee puissante qu'il avait devant lui et qui semblait le garder a
vue eut decouragge son armee au bout de quelques heures. Ayant
donc donne ses ordres avec preeision, il decida d'attaquer. Tout son
monde et lui-meme Inirent pied a terre. Les archers du front de ba-
taille, s'avanqant avec leurs pieux, couvrirent la profonde bataille
des F rangais de fleches, pendant que ceux qui etaient cmbusqucs
dans les bois de 'l'ramecourt les prenaient en echarpe.
Les hommes d'armes frangais a cheval, voyant les Anglais s'ebra.n-
lcr, les chargerent aussitot, mais le terrain detrempe ralentit leur
clan, et ils etaient cribles de fleches ; ceux qui purent arriver sur le
front des Anglais furent renverses. Une seconde charge n'eut pas
plus de succes. Alors les deux fronts se heurter-eut. L'epaisseiu' de
la premiere bataille des Frangais ne leur permettait d'agir que sur le
premier rang, tandis que les archers et coutilliers anglais dehor-
daient cette epaisse bataille et Fattaquaient a coups de haches, de
vouges et de marteaux. Quant aux arbaletriers et archers franrjais,
qu'on n'avait su mettre en ligne, voyant le desarroi qui se mettait
dans le premier corps, ils lacherent pied sans faire usage de leurs
armes, et se rejeterent sur la seconde bataille, ou ils commencerent
ä jeter le desordre.
Le premier corps etait entierement detait.
Au lieu de se deployer plus en arriere et d'appeler la reserve, afin
A zincourt, par M.
de Belleval (voyez les documents citäs par l'auteur).