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TACTIQUE
DES
ARMEES
FRANQAISES
dait sur la cote. Maigre les avis des vieux officiers de son armee,
il se resoluta tenter cette expedition. Tres-prohziblement. citait-elle
resoluc d'avance dans sa pense-e, et ne voulut-il pas retourner en
Angleterre apres une aussi mince eonquete que celle de la PCÜLP
ville d'HarHeur. 'l'outef0is il fallait qu'il eüt en singulier mepris
les forces dontpouvait disposer la feodzilite pour oser s'aventurer
en pays ennemi avec une armee de quinze a vingt mille hommes,
non plus en suivant la cote, ou l'on pouvait se ravitailler par la
Hotte, mais en se dirigeant a travers les provinces de la Norman-
die et de la Pieardie, pour aller joindre Calais. En effet, la flotte
n'avait pas reeu l'ordre de suivre la cote jusqifa Calais.
Nous n'avons pas ici a raconter cette expedition audacieuse et
qui devait aboutir a un desastre complet, si la France n'avait pas
dit-f entre les mains d'un roi insense et de princes uniquement
preoceupes de leurs projets ambitieux, n'ayant dkiutres visees que
l'abaissement. de leurs rivaux, pour traiter sur des ruines Henri Y,
harcele pendant sa marche sur son ilanc droit par des partis fran-
cais, crut pouvoir traverser la Somme comme l'avait faitifidouaril
a Saint-Valery. Hais l'embouchure etait gardee. Force lui fut de
chercher un passage plus haut. Il dut remonter jusqult Neslc. La
seulement il trouva un gue qui n'etait pas defendu. Se dirigeant
alors vers Calais, il passa entre Pfironni: et Bapaume, a l'est de
Doullens, entre llesdin et Saint-Fol, et arriva le 211 octobre vers
midi a Maisoncelle, au dela de la petite riviere la Ternoise. Son
armee avait fait plus de 1130 lailometres du 6 au 211 octobre, tout en
s'emparant de Fecainp et du chateau de Boves; elle if-lait epuisee;
les pietons n'avaient plus de chaussures, a peine (Etaient-ils vctus.
Cependant cette petite zu-mee, sans cesse harcelee sur ses flancs,
perdant ses trainards, qui etaient aussitot massacres, marchait en si
bon ordre et conservait une si exacte discipline, que son moral etait
a la hauteur du peril qui la menagait et qu'elle etait prüte a coin-
battre, comme on va le voir.
L'ordre de marche adopte par llenri V etait celui-ci (fig. li,
en A) :w Son armee etait partagee en trois corps qui marchaient paral-
lelement avec une avant-garde a et une airriere-gardia b d'hommes
d'armes. Les impedimenta etaient au centre c, derriere le corps du
milieu. Les pietons flanquaient les trois divisions. Cet ordre de
marche pouvait etre transforme en ordre de bataille lmlliddlzltültlülll,
1 Voyez la trbs-lnonne notice
(Dunloulin, 1865).
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